(jill) moth to a flame

01. C'est à Phoenix, capitale de l'Arizona, que se sont rencontrés les parents de Jill, qu'ils se sont mariés et ont commencé à avoir des enfants. Au total, une fratrie de trois : un garçon, une fille et un autre garçon quelques années après. Une vie de famille plutôt banale, avec ses hauts et bas, sans histoire apparente et vivant leurs propres injustices du monde. Mais une famille toutefois unie contre l'adversité et soudées comme jamais. Lors des disputes entre frères et soeurs, les parents trouvaient toujours le moyen de les réconcilier sans pour autant avoir recours à des méthodes violentes, que ce soit physiques ou morales.

02. Jill, c'était une petite fille simple et douce, les rêves plein la tête. Un coup elle voulait devenir astronaute, un autre vétérinaire puis professeur des écoles, star de la pop et bien d'autres métiers qui lui sont passés par la tête. Le plus compliqué a été lorsqu'il a fallu déterminer son orientation professionnelle puisque rien ne lui venait. Que faire, vers où se diriger? Ses parents avaient économisés pour lui offrir des études en université, il allait falloir gérer et ne pas les décevoir. Ils n'étaient pas des parents difficiles mais forcément, ils s'inquiétaient pour son avenir, comme de nombreux autres parents. Qu'importe ce qu'elle choisissait, ils seront là pour la soutenir, ainsi que le reste de la famille.

03. La famille a emménagé du côté de Kanab alors que Jill avait douze ans. Sa mère, oncologue, a eu un poste dans un hôpital aux alentours. Ils ont dû ainsi s'accoutumer d'un nouvel Etat, d'un nouvel environnement, de nouveaux gens. Certains les ont accueillis à bras ouverts, d'autres étaient plus hostiles. Mais ils ont fini par prendre leurs marques. Le désert n'était pas au goût de Jill au départ, puis finalement, elle y a trouvé une sorte de refuge, un endroit où elle pouvait méditer, être tranquille, loin de tout. Elle avait son coin d'ailleurs, où elle se rendait souvent pour être en paix avec elle même. C'est même à ce moment là qu'elle s'intéressa à l'occulte, dont elle était déjà sensibilisée auparavant par le biais de sa famille, croyante au paranormal. Au fond d'elle, elle est persuadée que cela existe, même si beaucoup de phénomènes déclarés sont l'objet de farces ou de fausses alertes. Elle souhaitera toujours trouver des significations matérielles à chaque phénomènes constatés avant de penser à peut être autre chose. Elle reste aux aguets et s'intéressera même à la sorcellerie, quelque chose qui lui est propre et qui peut faire penser à la religion Wiccane. Elle n'a simplement pas envie de définir ses croyances sous une étiquette, Jill reste surtout fidèle à ses sens et ses propres croyances.

04. Lors de ses seize ans, alors qu'elle s'apprêtait à obtenir son diplôme de fin d'études obligatoire, elle est tombée gravement malade. Tumeur cérébrale. Sa mère a pu le constater étant donné qu'elle était spécialiste en cela et que sa propre mère en a été victime également (la raison principale qui l'avait poussée à devenir oncologue d'ailleurs). Le monde s'est effondré au sein de la famille et la mère de Jill a dû garder la tête froide pour éviter que cela ne l'affecte trop. Toutefois, l'adolescente pouvait entendre ses sanglots le soir, lorsqu'elle n'arrivait pas à dormir. Une période très difficile pour sa famille mais aussi pour elle même... Et ce n'était même pas la tumeur qui lui infligeait autant de tristesse mais surtout la réaction de ses proches.
Ce fut notamment durant cette période qu'elle se mit à lire, énormément. Son père tenait déjà une librairie à ce moment là et lui rapportait plein de bouquins. Parmi eux, un a retenu son attention plus que les autres et l'auteur n'était autre que Lysander Wright, qui, apparemment, était originaire de la ville -la première raison qui lui fait se mettre à la lecture de son bouquin d'ailleurs-. Un auteur dont la plume lui a beaucoup plu ainsi que ce qu'il était en train de raconter. Aussi, un auteur qui, plus tard, l'inspira pour écrire ses propres histoires. Son père lui ramena ainsi un autre et puis, au fil des années, elle se mit à suivre chaque sortie de ses livres. Bien sûr, il n'y avait pas seulement Lysander Wright qui avait retenu son attention, mais il faisait partie de ses favoris, indéniablement. Elle estime que ce dernier l'a beaucoup aidée, notamment à tenir le coup face à sa maladie et à se raccrocher jusqu'au bout, même dans les moments les plus bas, où elle pensait que tout espoir était vains.

05. Lorsqu'on lui annonça qu'elle était "guérie" (bien qu'elle reste encore sous surveillance à l'heure actuelle en cas de récidive), Jill sentit un sentiment de victoire immense. Elle avait réalisé à quel point la vie pouvait être fragile, ne tenir que sur un fil. Sa vision des choses et du monde s'était modifiée, énormément de chose pouvait paraitre anodine à présent. Ce fut la meilleure sensation de sa vie d'ailleurs, elle voulut en profiter du mieux que possible. Jill reprit ainsi les études, et son choix se porta sur la littérature. C'était décidé, elle voulait consacrer sa vie dans ce milieu là. Elle avait pour objectif de bosser dans l'édition, peut être même ouvrir sa propre société d'édition plus tard. En attendant, elle travaille comme libraire dans la boutique de son père pour l'aider, même après la fin de ses études.  

06. Ce fut durant ses études qu'elle écrivit son premier vrai roman, un thriller psychologique intitulé Baldok. Baldok, c'était le nom qu'elle avait attribué à sa tumeur lorsqu'elle était malade, nom qu'avait trouvé son petit frère à cette époque pour la désigner. Une sorte de code caché pour adoucir la difficulté à l'évoquer. Ainsi, elle ainsi décidé de lui consacrer un roman où sa maladie était présentée comme un démon que l'antagoniste principal tentait de fuir puis de combattre et qui lui ruinait son quotidien. Une façon à elle d'exprimer son ressenti lors des pires années de sa vie, ce qu'elle avait pu vivre au long de sa maladie. Un livre qui trouva un certain succès d'ailleurs, puisqu'une maison d'édition accepta de le publier.

07. Un sentiment de reconnaissance lui parcourut, lorsqu'elle commença à recevoir plusieurs mails de personnes qui souhaitaient travailler avec elle. Une seconde victoire dans sa vie, comme si le karma lui envoyait un message. Même si elle travaillait toujours dans la librairie de son père, une fois chez elle, elle bossait sur plusieurs projets en rapport avec l'écriture. Doucement, son avenir se traçait, même si cela était à court terme. Tout pouvait basculer bien entendu et elle tenait à garder le contrôle de sa vie, quoiqu'il advienne.