Il a compris. Un soulagement lisible dans son regard, dans son attitude. Qu’il se détende. Ce n’est qu’une bière, cela aurait pu être pire. Il n’a pas tord. Il n’a tué personne, encore heureux. Qu’il respire. Alors il fait de son mieux pour respirer, pour ne pas s’enliser dans l’angoisse d’avoir gâché l’expérience du festival à un inconnu clairement pas dégueu à regarder. Cassian lui propose, pour se faire pardonner, de lui offrir une boisson ou un coup à boire. Il accepte. Grand soulagement. Il accepte la boisson. Cassian lui offre alors son plus grand sourire. Le brun lui fait signe alors de le suivre, qu’il aille choisir ce qui le tente. Ils se connaissent ? Sa tête lui dit quelque chose. Cass’ se mord l’intérieur de la joue, pour ne pas sortir une vanne pourrie. Pour ne pas dire de la merde. Et pourtant, il échoue, il sort sa réponse pourrie. “Ouais j’fais du porno de temps en temps-” Encore une fois, la bouche a été plus rapide que le cerveau. L’air d’un poisson sortit hors de l’eau. “Non ! Je plaisante ! Enfin, chacun fait c’qu’il veut d’sa vie hein ! Pardon j’ai du mettre mal à l’aise.” C’est ça, de vivre dans une famille chill, on finit par ne plus vraiment faire attention à ce que l’on dit. Une grande inspiration. “J’suis arrivé y’a pas longtemps … donc ça m’étonnerait … sauf si vous venez de Sitka ! Là on a clairement pu se croiser, j’passais ma vie dans les rues !” Trop heureux, trop joyeux. Trop bon, trop con. C’est sans doute l’adage le plus réaliste dans la vie de l’aîné des enfants de Kelsey. Il est impulsif, trop bon, trop con, trop serviable. Il commande une nouvelle bière, pour remplacer celle qu’il a remplacé comme une merde sur le haut. “Et vous avez d’beaux yeux !” Aller, apprends à fermer ta gueule Cassian.

@Dorian Westbrook

Ils s'en allèrent donc au comptoir le plus proche afin de réparer les dégâts. Émotionnels, pas physiques. La blague comme quoi on faisait du porno, d’où le fait d'avoir vu sa tête quelque part, en vrai on ne faisait ça qu'avec les gens qu'on connaissait, sous peine de passer pour un taré. D’où le fait que ça surprit pas mal Dorian, le prenant de court. Le regardant un peu de travers, pas non plus choqué tant que ça. Cela devait être une blague, sans doute. Et sinon bon, et bien grand bien lui fasse à la limite ! Mais vu sa tête, c'était bien une blague. Il le lui confirma également par la suite. Dorian releva les mains l'air de dire que ça n'était rien.

- Non mais ne vous en faites pas, et puis on parle juste de prendre une bière et rien d'autre.

Pas d'aller le prendre sur la table la-bas ou de lui faire un entretien d'embauche. Calme-toi garçon. Et puis c'est bon, Dorian n'allait pas non plus lui prendre la tête pour cet accident toute sa vie, alors inutile d'essayer de s'en faire un pote non plus. Passons. Alors non, il n'y avait pas moyen qu'il l'ait déjà croisé s'il était arrivé il y a peu de temps. Il pouvait se tromper. Par contre, la ou il était sûr d'une chose, c'est que la ville d’où venait l'inconnu, c'était celle d’où venait aussi son amant, dont la relation n'était pour l'heure, connue de personne. Ah oui et il passait sa vie dans les rues de cette ville ?

- Genre sdf ?

Rétorqua t-il, un sourire narquois aux lèvres. Roh ça va, si on ne peut plus rigoler ...

- Donc non, j'ai sûrement du me tromper quelque part. En revanche j'ai l'un de mes collègues qui vient de la même ville que vous. A croire que vous vous êtes donné le mot.

Ou bien il y avait un arrangement entre les deux villes pour s'envoyer des résidents de temps à autre … Les coïncidences, ça existe après tout. Alors que l'autre homme commandait une autre bière, celui-ci finit par lui en sortir une bien bonne. Lesdits yeux de Dorian s'ouvrirent un peu plus sous la surprise. Ça sonnait plan drague foireux ça tout de même, non ? Bon peut être pas en fait, puisque visiblement le jeune homme semblait être du genre à dire un peu n'importe quoi sous le coup du stress. En preuve ses mots plus tôt, alors il n'y fit pas plus attention que ça.

- Euh … et bien … merci ?

Que voulez-vous répondre à ça ? Lui dire que lui aussi, avait de beaux yeux ou quelque chose du genre ? Non. Même si effectivement, son interlocuteur était très beau, il faisait bien pâle figure à coté de l'homme qu'il aimait. Ces pensées le quittèrent aussi vite qu'elles ne vinrent à lui.

- Et vous êtes venu seul ici ? Errant dans les méandres du festival, vous cherchant une cible ?

Une cible pour un jeter de bière, pas autre chose.

@Cassian Strzelczyk

topic commun

Je suis au fond de moi heureux d’être là pour aider Matteo. Il aurait sans doute eu l’aide d’autre personne, mais j’ai peut-être été plus réactif que des personnes lambdas. Je sais que je suis toujours là, à le regarder, à l’approcher quand c’est possible, discrètement même si pour les autres, je suis vu comme quelqu’un de bizarre, mais je l’assume même si c’est toujours blessant. Les gens ne sont pas forcément très agréables et accueillants avec moi, du coup, ça ne m’aide pas à montrer que je suis quelqu’un de bien, de joviale. On ne voit que de moi, une personne bizarre, froide et sans cœur... Et pourtant, j’ai bien un petit cœur. Il souffre de la solitude qu’on peut me forcer à avoir, et c’est quand je suis avec mon frère Dylan Cooper et Pako, que je suis bien. Non, il y a aussi Matteo, mais ce n’est pas ce que j’aimerais... Entre nous, c’est un peu plus facile, plus agréable, mais je suis loin d’être quelqu’un qui lui tient à cœur, il ne voit en moi, sans doute que le jeune infirmier un peu bizarre. Comment cela pourrait-il être autrement ? Je n’ai pas d’amis, pas de complicité dans ma vie, même sur mon lieu de travail, je suis snobé, alors je ne suis pas forcément le mec qu’on a envie d’approcher. Mais ce qui me plaît chez lui, c’est qu’il ne semble pas vraiment le juger.

Comme aujourd’hui, je suis là, mes mains se pose sur lui, sans soucis et c’est bien exceptionnel. Je ne suis pas tactile, sauf avec lui. Je lui tends une barbe à papa, et je ne vois pas en lui de dégoût. Il aurait pu ne pas vouloir de mon aide, même si cela aurait été bête, car je suis capable de l’aider. Peut-être pas comme il s’y attendait, mais je suis en mesure de l’aider dans son malaise.  

Je reste accroupi face à lui, une main sur son genou, à le regarder manger, et je contrôle avec son téléphone son taux. Je vois que sa glycémie remontre doucement, mais c’est déjà un bon début.

Mon regard bleuté ne peut s’empêcher de l’admirer, il est vraiment un bel homme et je jalouse toutes les femmes qui peuvent être proches de lui, sans que cela ne choque et que cela soit un frein dans son quotidien. En moi sommeil des sentiments que je n’ose pas dévoiler, j’ai tellement peur qu’il me rejette et quand je me retrouve si proche de lui, je sais que je suis faible. Mon cœur s’emballe l’espace d’une fraction de second lorsqu’il me tend la barbe à papa. Je me doute bien qu’il n'aille pas manger que ça, mais c’était un bon début le temps de reprendre un peu de force.  

Je me relève, retirant ma main de son genou, et je m’empare de la barbe à papa.

- “Tu n’es pas friand de ça ? De rien, ça va un peu mieux ? Je peux t’amener autre chose si tu préfères !”

Je sais que je n’ai pas choisi le meilleur des aliments, même si moi, j’adore ça et je ne me prive pas pour en prendre un gros morceau que je croque et savoure ce goût délicieux. Du sucre si léger et si collant à la fois. Je sais que mes doigts vont coller, comme mes lèvres, mais ça ne me gêne pas, j’aime ça et je suis un gourmand, alors je ne résiste pas.

Je remarque que moi aussi, je le tutoie, disons que le fait qu’il le fait, me libère d’un poids. J’ai l’impression d’être plus naturel ainsi et on n'est pas au boulot, donc s’il ne me dit rien, ici, je ne vais pas me priver. Quand il me parle de ma sœur, je me retourne vers la piste de danse et comme d’habitude, ma sœur traîne avec ses amies et m’ignore totalement. Chose qui ne me surprend pas.

- “Ma sœur... Je crois qu’elle a trouvé de quoi me remplacer... Ses copines viennent d’arriver à ce que je vois... Du coup, il n’y a que moi. Ce n’est pas gênant ? Sauf si vous vouliez être avec ma sœur... Je sais qu’elle est charmante, mais de ce côté-là, je ne me mêle pas de sa vie privée...”

Sur le coup, je jalouse ma sœur à l’idée que c’était elle qu’il aurait préféré inviter. Après tout ça, serait normal, c’est une femme. Gêné, je passe ma main dans mes cheveux et je ne me rends pas compte, que j’étais en train de me mettre de la barbe à papa dans ma chevelure blonde.

- “A part cette barbe à papa, je n’ai pas encore mangé... Mais vous n’êtes pas obligée de me remercier, je suis heureux d’être venu vous... Euh, je veux dire, de t’avoir aidé...”

Je sais que je ne suis surement pas le meilleur compagnon de soirée, mais au fond de moi, je suis heureux de rester en sa compagnie, c’est bien la première fois que je peux être proche de lui sans avoir l’excuse du travail...

- “Ca t’arrive souvent ce genre de malaise ? Au boulot je ne t’avais jamais vu en faire...”