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L'event du Creepshow Amusement Park vient d'ouvrir aux abords de Kanab,, venez vous y éclater! Un concours avathème est en cours, tu trouveras toutes les informations par ici
Statut civil : célibataire, les quelques relations qu'elle a pu avoir dans le passé se sont soldées par des échecs... peut être devrait elle réviser ses goûts en matière de mecs ?
Métier : journaliste d'investigation, actuellement sur la création d'un reportage concernant les coulisses du monde du rodéo...
Infos diverses : - a eu un accident de voiture il y a quelques semaines, souffre d'amnésie rétrograde
- ce n'était pas vraiment un accident, visiblement elle a découvert des choses qu'elle ne devrait pas savoir et on a voulu la réduire au silence mais elle ignore qui et pourquoi. Elle détient probablement la réponse mais son amnésie fait qu'elle s'en souvient pas.
Lorsque le Little Hollywood Land Museum avait annoncé organiser sa journée reconstitution historique au sein de ses décors tout droit sorti du far-west, suivi d’une soirée caritative, évidemment le journal local où travaillait Kaitlyn avait été missionné pour en faire la publicité et la couverture de l’évènement, comme tous les ans. La reconstitution impliquait des « acteurs » en costume d’époque, et la plupart étaient issus de Kanab, habitants de longue date. Kaitlyn se prêtait volontiers au jeu, parfois accompagnée de ses frères, enfilant - avec un plaisir très futile et égoïste il va de soi - sa longue robe de femme du XIXème siècle pour jouer la comédie et se plonger dans le passé le temps de la reconstitution. Un petit air de « La petite maison dans la prairie » grandeur nature.
Evidemment, porter une robe d’époque avec un corset était assez sensible à une séance de torture lorsqu’il faisait chaud. Les tenues du XIXème n’étaient pas des plus confortables. Mais cette journée tombait à pic pour lui changer les idées, même si ses frères n’avaient guère été ravis qu’elle s’expose ainsi face à un « public » au vue des circonstances actuelles. Toutefois, Kait comptait sur eux pour garder un œil sur elle, à distance. Au moins, elle pourrait penser à autre chose qu’à ses mésaventures, son pseudo accident, et son amnésie. Ses frères et sa belle sœur étaient emplis de bonnes intentions à son égard, mais leur sollicitude, mêlée à leur inquiétude, finissait par lui taper sur le système. Elle avait besoin d’autre chose. Besoin d’air.
Ses ecchymoses avaient disparues de son visage. Sa coiffure en chignon flou permettait de masquer la zone où ses cheveux avaient été rasés, suite à son traumatisme crânien. Au moins avait-elle repris figure humaine, de surcroit maquillée. Cependant, elle ressenti un peu plus vite la fatigue de la journée, cumulée au port de souliers peu confortables qui lui broyaient les pieds. Mais la journée se déroula sous de très bons hospices et passa rapidement. Restait encore la soirée à passer, et ses mondanités. Kaitlyn – en sa qualité de journaliste officiel, d’une certaine manière – passa la première partie de la soirée à saluer les figures de la ville, échangeant des politesses avec chacune d’elles, sans compter les généreux donateurs présents. Passée cette gymnastique, elle pu se mettre un peu à l’écart, et se rapprocher du buffet. Lorgnant sur les divers amuses-bouches exposés sur les présentoirs, un verre de champagne à la main, elle s’écarta pour laisser passer un groupe de convives, heurtant par la même occasion la personne qui se trouvait derrière elle. Elle se tourna pour s’excuser quand les mots se figèrent dans sa bouche en découvrant son interlocuteur…. Law. Le fossoyeur. Le goujat qui n’avait rien trouvé de mieux à la fin de leur précédente rencontre de lui demander quel emplacement elle souhaitait au cimetière. Qui l’avait pris de haut après avoir su qu’elle était journaliste. Enfin, c’est ce qu’elle en avait déduit en tout cas au vu du changement de son comportement vis-à-vis d’elle après avoir reçu cette information de sa part. Un goujat, mais un goujat séduisant… ne put-elle s’empêcher de songer en le découvrant là, à cette soirée. Elle pinça les lèvres. « On cherche une tombe à creuser ? » lança-t-elle d’un ton acerbe, sans même s’excuser de la bousculade. Puis se mordit la joue face à son insolence. Elle n’allait tout de même pas se transformer en harpie à son contact, non ? « Désolée. Je t’avais pas vu… » finit-elle par marmonner, avant de faire mine de s’éloigner sans demander son reste, furieuse contre elle-même et les réactions que ce type engendrait chez elle.
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Lawrence Dinkley
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Métier : il a trouvé un poste de fossoyeur, faute de mieux, depuis son arrivée en ville, il y a peu.
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Une journée qui sortait de l'ordinaire puisque aujourd'hui, Lawrence troquait son t-shirt marcel et sa paire de jeans noires habituels pour une tenue un peu plus sobre, plus habillée afin de sortir pour une occasion spéciale. Il avait reçu une invitation pour faire partie du public d'une reconstitution américaine, et si en temps normal ce genre d'évènement ne le remuait pas plus que cela, il avait voulu y aller afin d'éviter de rester cloîtré chez lui à compter les moutons. Lui qui était si peu sur internet, loin de réseaux sociaux, du web en général, il tenait à vivre une vie d'un type ordinaire et machinalement peu amical avec la technologie. Ou en tout cas, jusqu'à un certain point. Il avait bel et bien un smartphone, il s'en servait surtout pour échanger des messages, téléphoner (beaucoup) mais aussi consulter ses mails et se tenir au courant de l'actualité. Sa petite télé dans le salon de son mobil home n'était parfois pas suffisante, et surtout parce qu'il travaillait beaucoup durant les heures de passage du journal télévisés. Il était assez aux aguets avec, pour se tenir au courant de ce qu'il se passait, mais aussi parce que depuis qu'il était sorti de prison, il possédait une sorte de paranoïa. Il avait beau avoir purgé sa peine il avait le sentiment que les yeux du monde étaient toujours dressés sur lui.
Pour être honnête, cette reconstitution ne l'avait pas déplu. Peut être était ce parce qu'il s'ennuyait ferme en attendant l'arrivée de sa sœur, mais il avait le sentiment de ne pas (trop) perdre son temps en y allant. Le spectacle était aussi intéressant et il avait pu reconnaître parmi les comédiens une tête "connue" aux cheveux roux. Cette tête qu'il n'avait vue qu'une seule fois pourtant mais qui lui était resté en tête à cause de la rencontre qu'il avait faite avec cette dernière. Il observa ainsi attentivement la scène jusqu'à ce que la fin soit annoncée. Lawrence avait accepté l'invitation pour faire partie de la soirée également, suivant les quelques personnes qu'il connaissait et avec lesquelles il s'était rangé à côté en arrivant. Des gens du boulot, mais ça lui suffisait amplement ainsi. Il venait de se servir d'un petit four qu'un organisateur servait quand il sentit un choc se produire dans son dos. Littéralement dans son dos. Il se tourna pour visualiser qui lui était rentré dedans quand il constata qu'il faisait face à Kaitlyn. La fameuse tête rousse récemment rencontrée au cimetière et avec qui ça ne s'était pas très bien passé. Lawrence l'avait cherché, il le savait pertinemment, et ce depuis qu'ils avaient commencé à parler la dernière fois. A son expression, Kaitlyn avait voulu exprimer quelque chose, sans doute des excuses, avant de se taire aussitôt, puis de lui lancer une petite pique au sujet de leur dernière (et première, soit dit en passant) conversation. Il réprima un rire à sa première remarque.
- C'est quand même drôle que ce soit toi qui me pose cette question, fit-il observer légèrement amusé. Mais Kaitlyn semblait vouloir enterrer la hache de guerre, ou en tout cas faire une trève, lorsqu'elle présenta ses excuses. Il ne s'était pas vraiment attendu à en recevoir, il la voyait plutôt l'ignorer et passer à autre chose. Plutôt décontenancé, il se pinça les lèvres en cherchant quelque chose à répondre, quelque chose d'intelligent et en dehors de son sarcasme habituel.
- Ce n'est rien. Je.. M'excuse aussi. Pour le comportement que j'ai eu la dernière fois.
Un grand courage qu'il lui avait fallu pour lui dire ça. Mais il avait préféré profiter de l'occasion pour être honnête et se comporter de façon plus décente.
- C'était sympa le spectacle, souligna t-il en toute sincérité, sans marque de moquerie dans la voix.
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Kaitlyn McKinley
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- ce n'était pas vraiment un accident, visiblement elle a découvert des choses qu'elle ne devrait pas savoir et on a voulu la réduire au silence mais elle ignore qui et pourquoi. Elle détient probablement la réponse mais son amnésie fait qu'elle s'en souvient pas.
Il avait troqué son débardeur et son jean pour une tenue beaucoup… chic. Malgré elle, Kaitlyn ressenti un trouble diffus au fond d’elle en le découvrant là, face à elle. Loin de s’offusquer de sa réflexion première, Law semblait plutôt s’en amuser, lui répondant du tac au tac, avant qu’elle ne lâche les armes et s’excuse de la bousculade. Vaguement irritée, Kait chercha un double sens à ses paroles lorsqu’il en fit de même, mais évoquant cette fois-ci son comportement de leur précédente rencontre. La jeune femme le fixa un instant décontenancée, cherchant un sarcasme ou de l’ironie dissimulés dans ses propos. En vain. Non, il paraissait réellement sincère. Elle aurait même juré que cela lui en avait coûté de s’excuser auprès d’elle. De toute évidence, Law n’était pas du genre à demander souvent pardon. Elle haussa un sourcil circonspect, tentée de l’asticoter un peu. Après tout, il s’était réellement montré odieux au cimetière, sur la fin de leur échange. « Wow. T’as bu combien de verres ? » Cela avait été plus fort qu’elle. Le titiller un peu. Ne pas céder trop vite. Et puis, ce n’était que justice, non ? « Désolée. Je me montre complètement stupide. » finit-elle par lâcher, confuse. Law avait le don, par sa simple présence, d’exacerber ses émotions. C’était… déroutant. D’autant qu’il semblait déterminé à poursuivre dans sa lancée, complimentant le spectacle. Là encore, elle ne décela aucun double sens ni moquerie. « Je… merci. C’est sans prétention. Juste une occasion de se prendre pour des comédiens et de se divertir, en costume d’époque. » fit-elle tout en désignant sa robe. Elle se sentait trop à l’étroit dans son corset soudainement.
Pour se donner une contenance, elle but une gorgée de sa coupe. « Je n’aurais pas pensé te trouver là. Tu ne m’as pas donné l’impression d’être quelqu’un qui aime les mondanités. » observa-t-elle, s’efforçant de conserver un air détaché. Elle devait admettre que la chemise qu’il portait lui seyait à merveille. Finalement, il était peut être fait pour ça… les mondanités. Qui était-il réellement ? Autant à sa place dans un cimetière en mode taciturne et ours mal léché, qu’au sein de cette soirée caritative, entre petits fours et coupe de champagne. Elle prit alors conscience qu’elle le dévisageait sans mot dire depuis sans doute trop longtemps. « Je peux savoir pourquoi tu t’es montré subitement si odieux avec moi au cimetière ? » La question lui échappa. Etait-ce à cause du champagne qui lui tournait légèrement la tête que sa langue se déliait ainsi ?
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Lawrence Dinkley
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Une fois n'était pas coutume, Lawrence s'était ainsi excusé pour ce qu'il lui avait dit la dernière fois et la façon dont il s'était comporté vis à vis d'elle. Il n'aurait jamais dû se mêler de ce qui ne le regardait pas en un sens, et il n'était personne pour lui dire ce qu'il valait mieux qu'elle fasse ou non. Si elle voulait donner son argent à un menteur, ça ne regardait qu'elle. Il ne la connaissait pas assez pour se comporter comme une sorte de protecteur, attitude qu'il adoptait avec les gens qu'il appréciait -sa soeur n'y échappait pas- de peur qui ne leur arrive malheur. Il était assez aguerri pour savoir quand les choses étaient une bonne ou mauvaise idée. Lui même, plus jeune, s'était déjà fait avoir comme un bleu à cause de sa naïveté de jeunesse et c'était par ses expériences là qu'il en résultait des leçons. Et quand ça n'était pas lui, c'était son entourage. Les témoignages des gens qu'il connaissait l'avait vacciné sur pas mal de chose à vrai dire.
Au départ, Kaitlyn, qui semblait -à juste titre- s'étonner de ses excuses, le titilla en lui demandant combien de verre il avait bu. Il esquissa un sourire dans le coin de sa bouche alors qu'il continuait à avoir une expression neutre.
- Un peu trop je crois, commença t-il à répliquer avant qu'elle ne revienne sur ses paroles et qu'elle reconnut la bêtise de sa réplique. Cela dit, il ne pouvait pas vraiment la blâmer, lui même n'était pas mieux. Puis elle le remercia sur les compliments qu'il lui avait fait sur le spectacle et Lawrence haussa lentement la tête pour signifier qu'il comprenait ce qu'elle lui expliquait. Lorsqu'elle but une gorgée de sa coupe, il en fit autant et manqua de s'étouffer lorsqu'elle lui fit remarquer qu'il ne donnait pas l'impression d'apprécier ce genre de moment. A la place, il arbora une expression surprise et curieuse à la fois. Il pivota de peu sa tête sur le côté en la dévisageant d'un oeil.
- Vraiment? Pourquoi? Quelle impression je te donne? demanda t-il réellement curieux sur la réponse. Puis, après un long moment à se dévisager, elle lui demanda des explications sur son attitude de la dernière fois. Il roula des yeux avant de les lever au ciel. Pour peu, il en aurait presque oublié qu'elle était journaliste, à poser trop de question.
- Parce que je suis comme ça, tout simplement, répondit-il d'un ton évident. "Mais je ne prétend pas être un ange qui agit toujours comme il le faut, loin de là. Si ça peut te rassurer, j'y travaille. Et toi? C'est dans ta nature de chercher des explications à tout?"
Autant y aller jusqu'au bout après tout.
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Après leur première entrevue dans le cimetière, et là façon dont cette dernière s’était achevée – Kaitlyn avait bien failli l’étriper dans les derniers instants – cette nouvelle rencontre, au beau milieu d’une soirée caritative était pour le moins surprenante. D’autant que Law semblait avoir décidé de changer son fusil d’épaule. Ses excuses l’avait prise au dépourvu tant elle ne s’y attendait pas. Il ne s’offusqua même pas de sa pique quand elle lui demanda à combien de verres il en était, rétorquant qu’il en avait sans doute bu un peu trop. Décidemment, cet homme était pour le moins déroutant.
Sa remarque quant au fait qu’il ne lui avait pas fait l’impression d’être du genre à apprécier les mondanités parue réellement l’interpeller. Quelle impression lui donnait-il ? Kaitlyn se retrouva prisonnière de son regard sombre, et sentit ses joues se colorer délicatement. Elle espéra que son maquillage suffirait à masquer ces rougeurs indésirables. Quelle impression lui donnait Law ? Si elle voulait être honnête, notamment envers elle-même, elle devait admettre qu’il l’attirait indéniablement. C’était déjà le cas alors qu’il était en débardeur et jean’s, s’affairant au cimetière avec son air taciturne, et c’était encore le cas ce soir, une coupe à la main avec une chemise impeccablement repassée. Un caméléon… « Et bien je… » Kait s’humecta les lèvres, tentant d’ignorer le trouble qu’il éveillait en elle en la dévisageant ainsi. « J’avais eu l’impression que tu étais plutôt du style à apprécier le silence et la solitude. » finit-elle par admettre, en lien avec leur première rencontre et son comportement assez rustre lors de celle-ci. « Mais visiblement, tu es tout aussi à l’aise ici. » Et son cœur à elle cognait un peu trop fort dans sa poitrine. « Qui est le vrai Law ? » se hasarda-t-elle à demander ensuite, sincèrement désireuse d’en apprendre plus à son sujet.
Law émit ensuite le fait que c’était dans sa nature de se montrer parfois « odieux ». Qu’il ne prétendait pas être un ange. Kait arqua un sourcil à cette remarque, songeant qu’elle n’avait jamais songé un seul instant qu’il puisse en être un. Et elle n’avait pas envie qu’il en soit un. Cette pensée, incongrue, lui traversa l’esprit subrepticement, ce qui la fit ciller. Décidemment, cet homme éveillait de drôles de choses en elle. Il lui demanda ensuite si c’était dans sa nature à elle de chercher des explications à tout. Cette fois-ci, un franc sourire éclaira son visage. « Je ne serais pas journaliste autrement. » le taquina-t-elle, avec une moue amusée. « Mais pour être honnête avec toi, je ne cherche pas des explications… je cherche juste à te connaître. Tu sais, les relations humaines quoi… on se rencontre, on papote, on fait connaissance… » Ce soir, ce n'était pas la journaliste qui parlait. D'ailleurs, tout à leur échange, elle en avait presque oublié les raisons professionnelles de sa présence à elle à cette soirée.
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Lawrence Dinkley
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Lawrence resta attentif à la réponse de la question qu'il lui avait posée. Prise au dépourvu, Kaitlyn commença à balbutier en cherchant quoi lui répondre et il attendit patiemment sa réponse. Même s'il avait des idées sur l'image qu'il renvoyait dû aux comportements des autres, il se demandait comment on le percevait réellement, et notamment comment elle le voyait elle. Il échappa un rire sincèrement amusé par la réponse qu'elle finit par lui donner et quand elle demanda qui était le vrai Law.
- Tu n'es pas si loin que ça de la vérité à vrai dire, je suis plus à l'aise loin de la foule, mais rester cloitré chez soi devient rapidement ennuyant...
Il aurait pu décliner l'invitation, il l'aurait probablement fait si son arrivée venait tout juste de se faire. Mais à présent qu'il s'était installé dans les environs, il était un peu plus à même de se mêler à la population, sans forcément y aller trop à fond. Après tout, il ne comptait pas rester dans le coin et s'il pouvait éviter de faire parler de lui, ce serait mieux. Les rumeurs allaient tôt fait de ressurgir et si on apprenait qu'il sortait de prison, il savait qu'il serait cuit et qu'il aura une réputation difficilement retirable. Il connaissait bien les gens, on le verrait comme le type à éviter et si la moindre agression était amenée à surgir, il serait le premier suspect. Même s'il n'était pas fiché pour être un délinquant sexuel, heureusement. Mais parfois, il en fallait peu aux gens pour se méfier.
- Qui est le vrai Law? Je me pose souvent la même question à vrai dire...
Après quoi, il adopta une mine grisâtre lorsqu'elle répondit à sa question de manière sarcastique. C'était de bonne guerre après tout. Il arqua néanmoins un sourcil avant de finir sa coupe, la déposer et réagir :
- Ouais, les relations sociales, c'est pas tellement mon truc. Pour ce qui est de mieux me connaître, crois moi, c'est pas une bonne idée. Je ne vais rien t'apporter de bon, la preuve, ça a plutôt mal commencé entre toi et moi. Puis je suis loin d'être... Le genre de personne qu'on a envie de connaître.
Et ça n'allait pas forcément s'améliorer au fur et à mesure que le temps passera. Il en avait pas envie. Mais pas pour les raisons qu'on pourrait croire. S'il n'avait pas envie qu'on le connaisse mieux, c'était bien sûr pour son passif et non pas par réelle intention de faire le mec mystérieux et taciturne. Il n'était pas d'un naturel bavard et enjoué, mais là c'est pire.
- Profite de la soirée, Kaitlyn. C'était sympa de discuter avec toi.
Evidemment, il n'avait pas envie de s'étendre plus que cela. Et comme il venait de terminer son champagne, autant ne pas s'éterniser, encore moins face à une journaliste.
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Kaitlyn ne put s’empêcher de retirer une satisfaction toute personnelle lorsque Law admit qu’elle n’était pas si loin de la vérité quant au fait qu’il n’appréciait guère se mêler à la foule. Cependant, elle se demandait toujours ce que pouvait bien avoir ce type de plus qu’un autre pour qu’il éveille autant son intérêt – et la trouble ainsi – alors qu’elle ne le connaissait pas et que ce n’était que la seconde fois qu’ils se croisaient. Peut être était-ce le fait qu’il s’entoure délibérément de mystère, jouant sur les mots sans rien dévoiler de sa personne. Evidemment, sa curiosité naturelle revenait au galop et tous ses radars étaient en alerte. Que cherchait donc à dissimuler le nouveau fossoyeur de Kanab ? Quels squelettes pouvait-il avoir dans son placard ? Ou bien était-ce à cause de l’attirance qu’il éveillait en elle, tout simplement ?
Cependant, lorsqu’il émit le fait qu’il se demandait lui-même qui il était vraiment, Kait reconnu des accents de sincérité dans sa voix, ce qui eu pour effet de l’intriguer encore plus. Elle commençait presque à se réjouir qu’il soit enclin à l’échange, accessible, loin de son comportement lors de leur précédente entrevue, quand soudainement, Law se referma une huître, réendossant le costume de goujat qu’il avait déjà exposé au cimetière. Enfin, avec un bémol : cette fois-ci, il paraissait surtout redouter qu’elle le connaisse mieux. Lorsqu’il asséna qu’il ne lui apporterai rien de bon, elle ouvrit la bouche pour protester mais aucun son ne sorti de celle-ci. Il prenait congé d’elle, sans autre forme de procès. Là, subitement, comme ça. Kait demeura interdite un bref instant, ne sachant comment réagir. Devait-elle le laisser partir ? le retenir ?
En d’autres circonstances et avec quelqu’un d’autre, elle n’aurait sans doute pas insisté. Ou peut être que si, mais uniquement dans le but d’avoir le dernier mot. Mais avec Law, c’était différent… et elle était bien déterminée à découvrir pourquoi. Pourquoi cet homme exerçait-il une telle attraction sur elle en dépit de tous ses principes ? C’est pourquoi elle décréta qu’il était hors de question qu’il s’en tire à si bon compte une fois de plus. Il pouvait toujours se montrer odieux vis-à-vis d’elle, elle ne se laisserait pas démonter aussi facilement. « Tu sais quoi ? On dirait mes frères. Toujours à décider de ce qui serait bon ou pas pour moi sans même daigner me demander mon avis. » rétorqua-t-elle, bien décidée à ne pas le laisser s’échapper ainsi. « Quelque chose me dit que ce n’est pas pour moi que tu as peur, mais pour toi, pour une raison qui m’échappe encore. » Et qu’elle découvrirait tôt ou tard, elle s’en faisait le serment. « Je suis assez grande pour m’attirer des ennuis toute seule, pour preuve mon accident. » Elle accentua bien la prononciation du mot accident tout en mimant des guillemets. Derrière eux, l’orchestre se mit à entamer l’air d’un slow connu. « Accorde moi cette danse. Et après tu pourras partir si tu le souhaites encore. »
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Se sortir de là ne semblait pas être une mince affaire. Lawrence se disait qu'il était doué pour se fourrer dans les pire situations sans qu'il ne l'ait forcément demandé. La présence de Kaitlyn n'était pas désappréciable, mais il ne pouvait pas non plus lui faire confiance aussi facilement. Pas plus à elle qu'à quelqu'un d'autre d'ailleurs. Seule sa soeur faisait figure d'exception mais ça, c'était parce qu'ils se connaissaient depuis toujours et qu'un lien fort les liaient tous les deux. Il s'était retrouvé dans le pétrin pour la défendre et même s'il l'aurait fait pour quelqu'un d'autre, le fait que cela soit sa soeur était encore plus pertinent.
Ainsi il chercha à écourter l'échange et finir la soirée de son côté. Voir peut être même rentrer chez lui étant donné qu'il en avait assez fait, un peu comme un Cendrillon masculin. Il avait mis en avant ce prétexte pour son bien à elle, et il était sincère. Cela aurait pu être une autre personne que ça aurait été la même chose. Il n'avait pas envie qu'on creuse de trop, qu'on le connaisse, qu'on se mette à lui poser trop de question. Avoir un rapport superficiel suffisait pour lui, il n'avait pas besoin de plus. Ou du moins, le pensait il. Kait réagit à cela en le comparant à ses frères et le fait qu'ils prenaient des décisions pour elle. Puis elle enchaina sur le fait qu'elle le soupçonnait de craindre pour lui. Il fit mine de réfléchir à cela avant de répliquer :
- Non vraiment. Je ne suis pas quelqu'un qu'on a envie de connaitre, de côtoyer. Tu serais très déçue. Il y a des tas de gens qui sont... cools, sympas, ouverts, sociaux, avec des vies incroyables... Moi je n'en fais pas parti. Je suis du genre... loser. Le genre à te faire reculer plutôt qu'à t'aider à avancer. J'suis pitoyable, pathétique. Je ne suis pas né avec une bonne étoile.
Il fallait relativiser, il avait conscience qu'il existait bien pire que lui, et il n'était pas non plus un tueur psychopathe et n'avait pas de mauvaises intentions. La seule fois où il avait cogné et manquer de tuer, c'était lors de sa fameuse altercation avec l'ex de sa soeur. Pour le coup, il regrettait même de ne pas avoir été jusqu'au bout mais ainsi étaient faites les choses. Son côté justicier avait des limites, il avait pu le constater par lui-même. Quant à ce qu'il lui avait dit, même s'il en avait la conviction, ça n'était pas si vrai. Il ne réfléchissait tout simplement pas dû à son envie de ne pas s'éterniser et entrer plus en profondeur que cela. Alors il se qualifiait d'un bon nombre de défauts pour la dissuader d'aller plus loin. Toutefois, elle l'invita à danser avec elle en lui laissant la liberté de prendre congé après sans demander son reste. Il fronça les sourcils en se disant qu'il n'avait pas besoin de cela pour ça, qu'il pourrait juste partir et rentrer. Il ouvrit la bouche dans le but de décliner son invitation avant de se reprendre, se mouiller les lèvres, soupirer, et enfin réagir :
- Une danse... Ok. Je ne m'attendais pas vraiment à ça mais... Pourquoi pas.
Un bref silence avant d'ajouter :
- Pour pas que tu te sente seule.
Pourquoi d'autre sinon?
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Kaitlyn redouta l’espace d’un instant que Law ne quitte les lieux sans même daigner répondre à ses dernières paroles. Après tout, elle ne doutait pas un seul moment qu’il en fut tout à fait capable. Elle avait déjà eu un aperçu de ce dont il était capable en terme de goujaterie. Du moins, c’était à cela qu’elle avait associé son comportement de l’autre jour au cimetière. Cette fois-ci, elle développait une autre analyse de la situation et du comportement de l’homme. Il cherchait à éviter une conversation trop personnelle, et de ce fait, esquivait ses questions comme il le pouvait, la fuite étant sans doute la meilleure solution qui s’offrait à lui. Son impression se confirmait tandis que Law se fendait à lui expliquer à quel point il n’était pas fréquentable et un boulet. Il déployait tellement d’énergie pour tenter de la convaincre qu’elle du lutter pour ne pas sourire. Nul doute qu’il l’aurait mal interprété et aurait une raison supplémentaire de décamper sans demander son reste. « Et bien… » Elle haussa les sourcils. « T’es sûr que tu n’as rien oublié à ta liste ? » Elle n’avait pas pu retenir son sarcasme. « Non parce que … à t’écouter, j’ai l’impression qu’on t’a jeté un mauvais sort… t’as du être drôlement vilain dans une vie antérieure. » Bon, il ne croyait certainement pas aux vies antérieures mais ce n’était pas grave. « Sauf que tout ce que tu me dis là, cela ne m’effraie pas. » Et cela ne la décourageait pas non plus.
Mais finalement, contre toute attente, il accepta son invitation à danser. Pourtant, elle n’y croyait guère, étant donné le mal qu’il s’était donné pour décrire un tableau pitoyable de lui-même. Certes, il avait marqué un temps d’hésitation avant d’accepter, mais il avait accepté. Mais lorsqu’il ajouta que c’était pour qu’elle ne se sente pas seule, Kait ne put retenir cette fois-ci un éclat de rire amusé, et surtout, spontané. « Pour pas que je me sente seule ? Vraiment ? » Décidément, Law était vraiment un drôle d’oiseau. Plus elle passait du temps en sa compagnie, plus elle avait envie d’apprendre à le connaitre… réellement. Elle lui tendit alors la main pour l’entrainer sur la piste de danse. Ce simple contact entre eux – pourtant chaste – suffit à l’électriser et un délicieux frisson lui parcouru l’échine. « Tu pourras dire ce que tu veux… tu ne m’ôteras pas de l’esprit que derrière tes airs d’ours mal léché se cache quelqu’un de bien. Mais… pour une raison qui m’échappe, tu sembles persuadé du contraire. » Elle lui lança un regard appuyé, histoire de lui faire comprendre qu’elle n’était pas dupe. « Rassures toi, je n’ai pas l’intention de te cuisiner outre mesure… » Elle haussa les épaules. « Juste profiter du moment présent. » Partager une danse avec lui, sentir sa main dans le creux de ses reins tandis qu’ils évolueraient sur la piste de danse. D’autres pensées moins avouables lui traversaient l’esprit mais elle s’efforça de ne rien en laisser paraitre.
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Lawrence Dinkley
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Métier : il a trouvé un poste de fossoyeur, faute de mieux, depuis son arrivée en ville, il y a peu.
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Visiblement, sa tentative de la faire dégoûter de lui ne semblait pas bien fonctionner. Sans trop savoir pouquoi, Lawrence voyait là que Kaitlyn semblait déterminée à en savoir plus. Malheureusement pour lui... Et dire qu'il avait voulu être discret? Qu'est ce qui l'avait amené là au juste? Ce n'était même pas elle qui l'avait invité à cette soirée, et il avait fallu qu'il la croise.
- J'ai dû oublier un nombre incalculable de chose, si, répondit Lawrence du tac au tac face à son sarcasme. Pourquoi devrait-il se fourrer dans un pareil pétrin? Il ne la connaissait pas des masses et même si elle ne semblait pas méchante... Il ne la connaissait encore que trop peu pour décider de lui faire confiance. Même si, vu le peu de gens qu'il connaissait du coin, il était toujours bon de se fier au moins un minimum à certaines têtes.
- Bien. Je te promets donc rien, mais je t'aurais prévenue, conclut il d'un ton très neutre. "D'ailleurs... Pourquoi tu t'obstine au juste?"
Après tout, là où la plupart aurait juste baissé les bras et l'aurait laissé tranquille, elle, elle y tenait. Sans doute ne s'était-il pas montré assez cruel la dernière fois. Ou peut être était-ce le fait qu'il avait présenté ses excuses juste avant, ce qui pourrait l'amener à un peu regretter. Mais juste un peu. Lawrence était avant tout un homme juste, qui savait reconnaître ses torts lorsqu'il en possédait et qui se serait senti mal de ne pas le faire, même si ça lui aurait facilité la vie. Une qualité comme un défaut, tout dépend de quel point de vue on le traitait.
D'ailleurs, il semblait assez masochiste pour accepter l'invitation à danser de Kaitlyn là où son issue de secours se présentait. A croire qu'il aimait ça, tester ses limites. Non Lawrence, tu aimes cela. Elle continua en lui disant qu'elle était sure qu'il était un homme bien. Il émit un rire à ce moment là. Il la suivit sur la piste de danse et ils poursuivirent ainsi leur conversation là.
- Je n'ai pas que des défauts, c'est vrai. Mais je ne reste toujours pas la meilleure personne à fréquenter, loin de là.
Il plissa ensuite des yeux et ajouta :
- En ce qui te concerne, tu sembles être sacrément têtue, je me trompe?
Puis :
- Je n'ai pas peur de toi, juste... La solitude m'est plus plaisante.
Mensonge. Il avait peur d'elle, non pas parce que sa personnalité l'effrayait mais parce qu'elle avait le pouvoir d'anéantir sa vie et qu'il ne voulait pas trop se lier d'affect pour cette raison. En d'autres circonstances, il aurait pu baisser un peu plus sa garde et se montrer moins pénible, moins hostile.
- Ton affaire sur le rodéo, ça avance?
Il n'avait pas oublié.
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Kaitlyn McKinley
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Statut civil : célibataire, les quelques relations qu'elle a pu avoir dans le passé se sont soldées par des échecs... peut être devrait elle réviser ses goûts en matière de mecs ?
Métier : journaliste d'investigation, actuellement sur la création d'un reportage concernant les coulisses du monde du rodéo...
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- ce n'était pas vraiment un accident, visiblement elle a découvert des choses qu'elle ne devrait pas savoir et on a voulu la réduire au silence mais elle ignore qui et pourquoi. Elle détient probablement la réponse mais son amnésie fait qu'elle s'en souvient pas.
Pourquoi s’obstinait-elle ? Excellente question. Et elle avait la réponse à cette question, juste qu’elle ne se l’expliquait pas. Qu’avait Law de plus qu’un autre ? Pourquoi derrière ces airs taciturnes l’attirait il autant comme un aimant ? Ce point là demeurait un mystère pour elle. Mais elle avait décidé cependant de jouer franc jeu avec lui. Aussi répondit elle le plus naturellement du monde. « Parce que tu me plais. » Léger haussement d’épaules, comme pour démontrer une évidence. Déjà, Kait avait gagné une petite victoire lorsqu’il avait accepté de danser avec elle. Le rapprochement physique entre eux sur la piste de danse la troublait bien plus qu’elle n’était sans doute prête à l’admettre. Une seule question trottait dans son esprit à cet instant précis : était-ce réciproque ?
Elle nota dans un coin que son rire était agréable à ses oreilles. « Tu devrais rire plus souvent. » observa-t-elle. Law continuait d’insister sur le fait qu’il n’était pas des plus fréquentables. Nouveau haussement d’épaules de la rouquine. « Les gens fréquentables sont souvent ennuyeux à mourir. » Et son instinct lui soufflait que Law ne l’était pas, ennuyeux. Loin de là. Il y avait une sorte de feu qui couvait dans ses prunelles sombres qui la fascinait. Tu sembles être sacrément têtue… Un sourire mutin éclaira le visage de la jeune femme. « Et encore… tu n’as rien vu. » le taquina-t-elle. Dans la foulée, il précisa qu’il n’avait pas peur d’elle, mais qu’il appréciait juste la solitude. Kaitlyn lui lança un regard appuyé. « Tout dépend de la personne qui nous accompagne. » Quelque part, elle aspirait à ce qu’il préfère sa compagnie à celle de la solitude, justement.
Law enchaîna ensuite sur un sujet qu’il jugeait sans doute moins dangereux. Son reportage sur le rodéo. Elle fut presque étonnée qu’il n’ait pas oublié ce détail la concernant. A leur précédente rencontre, elle était demeurée évasive sur le sujet. C’était un inconnu après tout. Bon, elle ne le connaissait toujours pas réellement, mais cette fois-ci, elle ressentit l’envie de s’épancher un peu plus. « Pas vraiment non. » admit-elle avec une moue contrite. « J’ai perdu toutes mes données et recherches dans mon soi-disant accident. Mon téléphone, mon ordi, mes papiers, on m’a tout pris. » Restait à connaitre l’identité du « on ». « Je ne peux même pas compter sur ma mémoire. » ajouta-t-elle, faisant référence à son amnésie. « La seule chose dont je suis sûre, c’est que je détiens – enfin j’ai détenu – une information suffisamment importante et gênante pour que l’on veuille me réduire au silence. » Sauf qu’elle ignorait laquelle, et c’était le plus frustrant dans tout ça. « Rien ne dit que ce « on » ne recommencera pas d’ailleurs… c’est bien pour ça que j’aimerai recouvrer ma mémoire rapidement. »
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Lawrence Dinkley
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Lorsque Kaitlyn lui révéla qu'il lui plaisait, Lawrence eut un mouvement de recul de la tête. Il essaya de dévisager un éventuel piège, étant donné qu'il ne s'était absolument pas attendue à entendre cela de sa part. Il ne répondit d'abord pas, à essayer de trouver un sens à cela. Il était persuadé qu'elle bluffait et qu'il lui donnait là la réaction attendue. Mais il n'avait pas su cacher sa surprise tant c'était inattendu et absolument imprévisible.
- Je te plais? répéta t-il sous la forme d'une question comme s'il avait mal compris. Evidemment, il sous entendait par là qu'elle lui donne de plus amples explications étant donné qu'il n'y croyait pas une seule seconde. L'idée de plaire à quelqu'un? Certes, il savait qu'il n'était pas désagréable à regarder, surtout auprès de la gent féminine, mais il n'avait pas pensé à séduire depuis son arrivée. Trop happé par ses problèmes personnels et ses futurs projets, sa vie sentimentale et sexuelle était mise de côté pour le moment.
Il ne répondit rien quant au fait que d'après Kait, il devrait rire plus souvent. Cette simple remarque suffisait à lui donner envie de tirer la tête jusqu'à nouvel ordre, juste pour la contredire. Et parce qu'il était particulièrement pénible, en particulier lorsqu'il était émoustillé de la sorte. En revanche, il y avait bien une chose sur laquelle il pouvait s'accorder avec elle, les gens fréquentables étaient souvent ennuyeux. Enfin... - Ca doit dépendre du point de vue de chacun j'imagine, dit-il en méditant là dessus. "Mais oui, chez moi aussi c'est le cas. Et c'est réciproque.. En général." Il ne put s'empêcher d'arborer un sourire calme lorsqu'elle ajouta que cela dépendait des gens avec lesquels on était accompagné. Il ne trouva rien à redire, parce que... Peut être parce qu'il n'y pensait pas assez? Ou peut être qu'il y réagira un peu plus tard. Mais... il la rejoignait également dessus.
Il avait fini par discuter du sujet du rodéo, le même qui l'avait amenée visiblement à une perte partielle de sa mémoire. Elle lui raconta alors comment ça se passait chez elle et lui parla de tout... ça.
- Tu bossais toute seule dessus ou tu as des collègues qui... Peuvent t'aider?
Mine de rien, cette histoire l'intriguait. Elle avait risqué gros après tout, et heureusement pour elle, elle n'avait pas trouvé la mort.
- Fais attention à toi quand même, lui dit-il lorsqu'elle évoqua la possiblité que les gens qui avaient été mal intentionnés à son sujet ne veuille réitérer l'opération. "Je suis vraiment curieux de ce que ça pouvait être. J'y pense depuis que tu m'en as parlé, même si au fond, le rodéo, je m'en fou pas mal. Mais c'est plus ce qui t'es arrivé qui m'interpelle."
C'était étrange et puis, elle courrait peut être un danger... Forcément, ça ne le laissait pas de marbre.
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L’expression surprise qu’il arbora lorsqu’elle lui avoue sans ambages qu’il lui plaisait n’échappa pas à Kaitlyn, qui esquissa une moue amusée. Je te plais ? Son étonnement avait l’air totalement sincère et le sourire de la jeune femme s’élargit. Elle n’aurait pu nier qu’elle tirait une certaine satisfaction d’avoir réussi à déstabiliser un tant soit peu Law. « Oui, tu me plais. » réitéra-t-elle, le regardant dans les yeux, histoire qu’il comprenne bien qu’elle ne se jouait pas de lui. Loin de là. « A toi de décider si c’est réciproque ou non. » Elle espérait que oui. Beaucoup plus qu’elle ne l’aurait cru de prime abord d’ailleurs. Elle appréciait le contact de ses mains dans son dos et la proximité entre eux que générait la danse. Et surtout, elle appréciait sa simple présence, et leurs échanges, même avec ses airs bourrus.
Après être tombés d’accord sur le fait que les gens fréquentables étaient ennuyeux, contre toute attente, Law revint sur l’affaire du rodéo, paraissant même s’y intéresser sincèrement et se préoccuper de son sort. « Je travaillais seule. Presque toujours d’ailleurs. J’aime être en freelance et indépendante. » Là-dessus, ils se ressemblaient peut être plus qu’il ne le croyait. « Un de mes frères est un ancien champion de rodéo, mon père était un passionné également… mes premiers petits amis faisaient du rodéo également. » Tout son univers ou presque avait tourné autour de cette discipline. « C’est en partie pour ça que j’ai voulu enquêter sur les coulisses. Coulisses que je connaissais déjà un peu. » Et pourquoi pas publier un ouvrage dessus par la suite ? Histoire d’évoluer un peu dans sa pratique. « Il y a énormément de magouilles dans ce milieu, sans compter les trafics de stupéfiants, morphiniques et j’en passe… » Quand ce n’était pas les bêtes qui trinquaient. Law l’intima de faire attention à elle, lorsqu’elle émit le fait que le danger planait peut être encore autour d’elle. Kait eut un sourire sans joie. « J’en suis conscience tu sais. Et je suis prudente. De toute manière, j’ai trois gardes du corps à la maison, ne t’en fais pas pour moi. » avança-t-elle, évoquant ses frangins. Law semblait vraiment intrigué et inquiet, ce qui la toucha. « Tu comprends maintenant mon agacement face à ma mémoire envolée ? » Et l’importance de la retrouver rapidement. L’hypnose était toujours une éventualité en latence.
Etrangement, avec Law à ses côtés, elle n’avait pas peur. Elle ne le connaissait pas pourtant. Kait réalisait qu’elle ne connaissait même pas son nom complet. Juste Law. Et pourtant, elle lui accordait sa confiance. En sa présence, elle se sentait en sécurité. Nulle doute que ses frères auraient fait des bonds en sachant cela. L’orchestre acheva son air pour en entamer un nouveau. Kait du se faire violence pour honorer sa parole. « La danse est terminée. Si tu veux toujours partir… libre à toi. » murmura-t-elle, levant son visage vers lui, non sans appréhension quant à sa décision.
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Lawrence ne savait pas quoi répondre à cette... déclaration? Cette annonce en tout cas, qu'il lui plaisait, à Kaitlyn. Il savait qu'il plaisait mais il ne s'était pas attendu à une telle franchise. Au point qu'il doutait réellement de ses paroles. Est ce une manière à elle de le prendre au dépourvu pour se moquer? Peut être. Peut être qu'elle disait la vérité mais à quoi bon? En tout cas, il échappa un rire, le rire du style on ne me la fait pas à moi mais en tout cas, si son but était de le déstabiliser, elle avait plutôt réussi. Il arqua un sourcil lorsqu'elle lui demanda ce qu'il en était pour lui vis à vis d'elle.
- Hey, arrête, ok? Tu me fais marcher, j'ai bien compris et c'est plutôt réussi. Mais ça suffit, là, s'il te plait.
Il était à deux doigts d'arrêter la danse pour prendre la fuite. Il n'aimait pas cette conversation dont il ignorait comment prendre la tournure. A la place, il enchaina sur ses affaires avec le rodéo histoire de ne pas s'emballer trop et éviter de se mettre en colère pour rien. Elle lui parla alors de ce qu'il en était, du fait qu'elle travaillait seule, de sa famille en lien avec ce milieu là et du danger également. - Oh wow. J'aurais jamais pensé à ce que cela soit si sérieux, dit-il en toute sincérité. Pourtant imaginer des gars dans le monde du rodéo à faire tourner des affaires capitalistes et enivré par l'argent ne devait pas être surprenant, surtout dans ce pays mais son cerveau de britannique était assez naïf par rapport à cela. Alors il lui conseilla de rester prudente, un conseil certainement inutile étant donné qu'elle devait le savoir, surtout après son "accident" qui ne semblait pas si innocent que cela.
- Trois gardes du corps? Mais... ouais... je comprend. J'espère que... ça s'arrangera pour toi. Je pense que tu mérite au moins ça.
Que pouvait il espérer de plus de toute façon? Kait ne semblait pas être une personne faible, aussi bien physiquement que mentalement. Elle avait même l'air d'être plutôt bien rôdée pour la défense. La musique cessa et ils cessèrent de danser juste après. Elle lui laissa le choix de partir et Lawrence se mit à réfléchir à cela.
- Mhh... J'ai envie de fumer, déclara t-il en inspirant un coup. "Tu m'accompagnes? Fin.. Même si tu ne fumes pas..."
Une invitation à poursuivre la discussion comme une autre. En cas contraire, il fumerait seul ou partirait. La musique redémarra et les lumières éclairait de toute part la pièce comme des petits soleils. Le genre de soirée à la cool qu'il appréciait, mine de rien.
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Alors là c’était le pompon ! Elle se jetait presque à ses pieds – enfin pas tout à fait, mais elle avait eu au moins le mérite de se montrer franche avec lui concernant l’attirance qu’il lui inspirait – et voilà que l’homme la regardait comme si elle venait de lui affirmer que les licornes existaient. Son exclamation qui s’en suivie lui montra clairement qu’il croyait mordicus qu’elle se moquait de lui. Kaitlyn ouvrit la bouche pour protester, presque outrée qu’il pense cela d’elle, puis se ravisa. Mais elle se promit de revenir à la charge ultérieurement. Elle ignorait pourquoi Law était tant sur la défensive de manière quasi constante, semblant de méfier des relations humaines sous toutes leurs formes. Avait-il été trahi par des personnes chères à ses yeux dans le passé ?
Law redirigea la conversation sur ses propres mésaventures à elle, et le rodéo. Kait s’efforça de lui expliquer les grandes lignes le plus explicitement possible. Lors de leur précédente rencontre, il n’avait guère prêté d’oreille attentive à son histoire, et elle était surprise qu’il réaborde le sujet spontanément. A priori, il ne connaissait pas grand-chose au monde du rodéo, et parut sincèrement surpris du peu qu’elle lui dévoila concernant les coulisses du milieu. Tout comme il s’étonna lorsqu’elle évoqua ses « trois gardes du corps ». Kait laissa échapper un petit rire. « Mes grands frères… » précisa-t-elle alors. « Enfin, demi-frères plus exactement. » Law lui souhaita alors que tout s’arrange pour elle, ajoutant qu’elle ne méritait pas cela. Kait eu beau chercher, elle ne trouva aucune duplicité dans ses propos. Il paraissait complètement sincère. « Merci. » répondit-elle simplement, tout en songeant que Law était décidément un drôle d’oiseau.
Lorsque la musique s’acheva, elle avait tenu à honorer sa parole. Même si elle n’en avait aucune envie, s’il souhaitait partir, il le pouvait, elle ne le retiendrait pas. Law paru réfléchir aux options qui s’offraient à lui un instant, et elle redouta qu’il ne décide de mettre fin à cette seconde rencontre. Puis, contre attente, il lui proposa de l’accompagner dehors pour fumer. Kaitlyn interpréta cette invitation comme une petite victoire, et ne put dissimuler un sourire ravi. « Je ne fume pas effectivement mais… je veux bien t’accompagner. » A l’extérieur, la foule était moins dense qu’à l’intérieur. Et un peu d’air frais ne pouvait que faire du bien, n’est-ce pas ? C’est ainsi que Kaitlyn emboita le pas à Law pour le suivre dehors afin qu’il puisse s’adonner à son addiction à la nicotine. Dans la pénombre nocturne, elle observa son profil aquilin à la dérobée sans mot dire. Elle songea à sa réaction, lorsqu’elle lui avait avoué qu’il lui plaisait. Il avait paru réellement surpris et n’avait pas caché son scepticisme. Pourtant, il devait être parfaitement conscient d’être séduisant, non ? « Tu sais, pour ce que je t’ai dit tout à l’heure… que tu me plaisais. » Elle s’avança d’un pas vers lui, et inspira profondément, prenant son courage à deux mains. « Je le pensais réellement. » Elle se mordilla la lèvre inférieure. Oserait-elle ou n’oserait-elle pas ? « Et je le pense toujours. » Sa voix se fit murmure. L’odeur du tabac lui chatouillait les narines, mais cela ne l’incommodait pas. Cela lui rappela son père, qui fumait le cigare sur la terrasse devant le ranch le soir. Alors, elle se dressa sur la pointe des pieds, approchant son visage du sien à le frôler. Elle aurait pu l’embrasser là, comme ça, mais elle craignait qu’il ne s’enfuit en courant si elle faisait cela. « Est-ce que tu me crois maintenant ? » souffla-t-elle tout en plongeant son regard dans le sien, son cœur tambourinant violemment contre sa poitrine. C’était un sacré coup de poker auquel elle s’adonnait, et elle n’était pas coutumière du fait. Loin de là. Sous ses airs bravaches, Kaitlyn en réalité n’en menait pas large. Allait-elle regretter son audace ?