tournent le violons, tournent- Cassie

@Cassie Williams

La journée a été longue et pénible, Thomas avait besoin de se changer les idées. Le fait que sa mère soit en fin de vie et qu’il doive s’occuper de tout le tracassait énormément. Cela faisait remonter beaucoup de souvenirs douloureux. Il avait été séparé de sa mère après que son père ait tenté de le tuer, ce n’était pas vraiment ce qu’il avait espéré, qu’on le prive de sa mère et il a avait fini par comprendre qu’elle n’était pas vraiment apte à l’élever, il s’était fait une raison. Il l’avait souvent vu une fois par an, parfois deux, mais finalement il l’avait peu vu. Il était resté dans ce foyer d’accueil, sans jamais être adopté parce qu’il était trop grand, trop âgé, trop sombre. On ne voulait pas de lui et ça il l’avait bien compris, même aujourd’hui c’était compliqué, sa relation aux autres était complexe. Il se sentait toujours hors du monde, hors du cadre social, c’est peut-être pour ça qu’il défendait des criminels, enfin défendait … il fait tout pour qu’ils prennent plus, il avait encore réussi à faire parler de lui avec sa dernière affaire et la plupart des gens étaient perdus, ses collègues le regardaient un peu de travers, mais il s’en fichait, tant qu’il pouvait le faire. Il le ferait, pourquoi eux s’en sortaient aussi facilement alors qu’ils avaient fait des horreurs ? Il estimait normal qu’ils prennent une peine conséquente et c’était plus facile quand ils avouaient.

Il avait donc besoin de se changer les idées et décida d’aller dans un bar se changer les idées, boire un peu, pas trop parce qu’il n’aimait pas être ivre, ne pas se rappeler. Il ne voulait pas être comme son père, hors de question. Il s’installa au bar et demande une bière et de quoi grignoter, il avait faim, il n’avait pas l’intention de rentrer tout de suite. Le barman sembla le reconnaître, mais ne dit rien. Thomas leva les yeux au ciel, s’il avait quelque chose à dire qu’il dise, mais qu’il arrête de l’observer en coin, ça l’agaçait au plus haut point. Il sentit quelqu’un s’installer à côté de lui et encore une fois il sentit des regards sur lui. Il devenait peut-être parano mais ça l’énervait et il allait dire quelque chose et se tourna vers la personne.

« Qu’est- ce que … »

Il balbutia, ne trouvant plus vraiment ses mots. Il se trouvait face à une jeune femme, qui ne semblait pas vraiment se soucier de lui, il avait donc sans doute imaginé des choses. Il referma la bouche. Il la trouvait jolie et se senti quelque peu idiot de ne pas savoir quoi lui dire maintenant qu’il avait plus ou moins déjà dit quelque chose alors il se redressa un peu et se reprit :

« Désolée, je vous ai pris pour un ou une journaliste. »

Ce n’était pas faux, même si ce n’était pas réellement la vérité, peut-être qu’elle l’était après tout ? Il fronça les sourcils et ajoute :

« Vous n’êtes pas journaliste n’est-ce pas ? »

Il n’avait pas besoin de ça, pas ce soir, pas cette semaine, il en avait assez de voir ses vautours autours de lui à chaque affaire. C’était pénible. Il se méfiait de toute manière de tout le monde. C’était comme ça depuis toujours.