Lavender Town (Slade)

Hissée sur un muret à la manière d’un chat, Dulcinea arpentait Pearl district ses lunettes de soleil en forme de cœur rabattue sur le crâne puisque c’était désormais les étoiles qui l'observait.  Faisant fit de l’amplitude de mouvement limité que lui prodiguait sa robe noire, et plus encore de la nature incongrue de la scène qu’elle dépeignait puisque son ombre semblait prisonnière d’une étoffe à la coupe sirène si longue que ses extrémités s’enroulaient sur elles-même comme le feraient des tentacules, Dulcinea Aurora Detrova progressait pourtant sans mal aucun. Ne détournant pas même le regard de son écran lorsqu’elle enjambait les aspérité d’une roche écroulée sous les années puisque, penchée sur pokemon go, elle nourrissait son charmant Lugulabre entre les ruines western de la ville. Loin de la maison familiale, de l'appartement de Sofia, et plus encore du club de strip-tease dans lequel elle officiait, l'étudiante en droit prenait en chasse quelques fantômes virtuels pour chasser ceux, bien réel, qui persister à s'accrocher à ses bottines quand elle faisait l'erreur de se laisser réfléchir. Alors, pour ne plus entendre l'effroyable cacophonie de ses pensées, c'était d'un geste gracile qu'elle augmentait le son de “Kickstart my heart” et plongeait plus en profondeur dans l'obscurité pour y semer ses démons. Peine perdue ; Ils parvenaient toujours à la chopper par les cheveux. Alors, pour s'enhardir, la brune chantait à tue-tête.

Son regard noisette, trop clair, perça pourtant la nuit et une ombre qui, jumelle à elle, semblait errer parmi le passé de cette ville. Le chant se tut, le pas lentement se stoppa et de son étrange hauteur la Detrova toisa l'homme un long moment. Félin curieux elle l'observait sans souffler mot, intriguée par une présence qui détonnait autant que la sienne en ces lieux quelques peu désolés. C'est qu'il était tard et, si les étoiles et la lune veillait, force était d'admettre que de nombreuses âmes se voulaient déjà couchées. Coupant court à spotify et penchant en avant, les mains sagement rangé dans le dos, le sourire se dessina intuitivement sur ses lèvres joliment peintes.

- En voilà de bien vilains airs de corbeau ! Siffla t'elle suffisamment fort pour se faire entendre. Quelle âme censée irait ce perdre en ces lieux, à cette heure ? ... Oh ! Professeur McKinley ! Tout d'abord pleinement malicieuse, semi-penché dans le vide, l'expression de la Detrova paru pleinement surprise lorsque la lune éclaira le visage de cet homme qui se tenait plus loin. Si vous cherchez l'inspiration pour la rentrée, je ne saurais que vous conseiller la bibliographie de Lovecraft ; Étudier "La maison de la sorcière" au moins d'Octobre, au plus près d'Halloween, c'est clairement un mood.

@Slade McKinley

Redressant doucement le dos pour retrouver sa posture initiale, Dulcinea ne laissa pourtant pas tomber son sourire et moins encore la singulière étincelle qui fila sous ses yeux clairs devant la réponse offerte par Slade McKinley. Nul doute qu’explorer les hôtels abandonnés de Kanab par soir d’Halloween, en contentant du Poe, Baudelaire ou Lovecraft, était une idée nimbée de charme. Peut être pour cette année qui sait, si elle n’était pas enchaînée à des heures de nuit ou jetée en pleine soirée costumée puisque là aussi, elle penchait sur son costume de l’année avec tant de soin qu’elle n’attendait que de le jeter à la face du monde dans un rire machiavélique. Plaquant pourtant un contre-uno devant la question de son ancien professeur, Dulcinea bondit souplement à terre et s’en rapprocha la grace au bout du pas.

-Je pourrais te poser la même question. Si elle aime conserver le titre de professeur puisqu’il vêt un je-ne-sais-quoi de charismatique, force est d’admettre que cela fait bien longtemps que le vouvoiement s’est perdu en chemin. Et rare étaient les professeurs qu’elle n’avait pas appelé par leur prénom, ne serait-ce que pour les défier quand, les jambes savamment croisé sous sa table, elle se faisait aussi arrogante que trop futée. Une plaie véritable jeté au visage des matières qu’elle arborait. Par chance, la littérature en était exemptée. Cerclant doucement autour du brun d’un oeil aussi tranchant que empreint de curiosité, la Detrova se posta finalement derrière son épaule pour y souffler qu’elle chassait les spectres. “[...]Sur pokemon du moins.” ajouta t’elle puisque peu portée sur le paranormal, quand bien même là aussi c’était un mood doublé d’une esthétique qu’elle affectionnait. Pour un peu, elle aurait aimé croire avec sincérité en l’existence d’une vie par delà les griffes de la mort puisque certain parvenaient tant et si bien à la relativiser par ce biais qu’elle s’en déstabilisait toujours un peu. Et en définitive, crapahuter avec une spirit box en exigeant aux ondes une réponse à ses questions avait de quoi se donner quelques agréables frissons. Déposant à peine le menton sur l’épaule de son ancien professeur, la désormais étudiante en droit souffla à son oreille un simple :

-A moins que je me sois encore roulée dans les mauvais draps ? Puisque si les Detrova n’avait pas toujours bonne réputation, il était de notoriété commune de savoir leur dernière née habituée au poste de police. Même si elle s’était rangée depuis l’adolescence et ne s’y glissait aujourd’hui que pour coller un baiser sur la joue des officier qu’elle avait par le passé mordu quand ils l’avaient rattrapés après des courses plus que effrénée. Le contact ne dure pas puisque c’est d’un pas lent et quelque peu désinvolte qu’elle retourne se percher sur son muret. “Qui sait !”

@Slade McKinley

Étirant ses doigts au plus près des étoiles, la Detrova se laisse finalement aller au rire devant la proposition quelque peu saugrenue de son ancien professeur. Elle, accompagnatrice pour une classe ? Elle finirait inexorablement par délaisser le groupe pour suivre avec une ou deux âmes téméraires un couloirs dénué de lumière, seulement pour se flanquer au corps quelques frissons parce qu’ils y avaient entendu un bruit étrange. Creusant doucement le dos puisqu’elle penche dangereusement en arrière dans une volonté claire de dénouer ses muscles, la Detrova observe brièvement la lune avant de se détourner de sa nitescence opaline et y préférer l’allure de poète maudit de Slade qui, sans véritablement musarder, semblait pourtant en proie à la déréliction. Nul doute que les âmes égarées étaient celles que Dulcinea préférait puisque l’un de ses yeux ressemblait à celui d’un vautour aux aguets. Elles étaient les plus singulières, dignes d’intérêts, quand la banalité Kanabiene arrachait à ses lèvres des bâillements larges et décomplexés.

-Je me suis assagit, professeur McKinley, mais je doute pourtant être la plus disposée à jouer les guides. Cela vous porterait préjudice que de m’engager. Le pas s’était doucement délié pour progresser à la manière d’un chat sur son muret avant que son oeil ne fonde de nouveau sur le brun. “Mais je pourrais vous indiquer quelques lieux dignes d’intérêt, si vous le souhaitez. Peut être même m’essayer à vous guider. Ou vous y perdre, qui sait.”

Le sourire piqué sous la malice des fées, Dulcinea s’amusait de la situation. Sans doute que l'heure tardive couplé au manque de sommeil y aidait grandement. Si elle demeura perché sur son muret, les bras virent pourtant sagement se nouer dans son dos pour se laisser happer par les étoiles puisque le regard de celui qui fut son professeur semblait y trouver une quelconque inspiration. Elle, elle n'y trouvait aucun sens. On lui avait souvent soufflé que pourtant ils veillaient, ses éclats lumineux venus percer le voile nocturne, mais la Detrova s'était convaincue que sa bonne étoile à elle était morte depuis longtemps. Comme bon nombre de ces astres qu'ils voyaient. La distances entres elles et la Terre étaient simplement trop grande pour que les petits Hommes qu'ils étaient ne perçoivent leur déclins. A cette seule idée, le sourire s'effondre un peu et le sourire emprunte à la lassitude plus tôt exprimé par Slade.

-Je ne crois pas aux fantômes, tu sais. Marque t'elle finalement. Ca ne l'avait pourtant jamais empêché de suivre des expéditions voués à les trouver ou nourrir autant son imaginaire que sa culture générale. "J'aimerais. Vraiment. Mais je crois que c'est un concept là pour nous rassurer... Croire qu'il y a quelque chose après la mort, ou se dire que ceux partis ne le sont pas vraiment... C'est poétique pourtant, l'existence des fantômes, mais jusque là je n'en ai jamais trouvé... "

Alors elle les chassait du bout de son portable et dorlotait son petit lugulabre pour qu'il domine Kanab et ses arènes. Nul doute que le spectre était l'un de ses type préféré, avec le poison, quand on attendait d'elle qu'elle brûle tout avec des bourrins ou enchante au contraire le monde de ses jolis sourires. Elle se sentait pourtant plus l'âme d'un pokemon de type Spectre ou poison. Une poupée oubliée dans un coin qui serait revenue à la vie pour se venger comme le faisait les Branettes, ou un petit tas de détritus étranges devant lequel on passait comme on fermait les yeux devant les Miamiasme et Tadmorv. Un petit être étrange et oublié, en fin de compte. S'extrayant tant bien que mal de cette galimafrée psychique, Dulcinea offrit son plus beau sourire au brun qui se tenait en contre bas.

-Mais peut être qu'à deux on en trouvera ? Je t'embarque ? Venait-elle de se motiver à faire de l'urbex, là maintenant, sur un coup de tête ?

@Slade McKinley

Mood - Outfit

Être guidé ou perdu. Parfois l'un entraînait l'autre, aussi peu intuitif semblait ce constat. Loin d'avoir l'âme de cénobites ou même spirituelle, la Detrova aimait à penser que c'était en croyant s'égarer que l'on trouvait parfois sa voie. En empruntant des cheminements propres, bien loin des routes tout tracées de Maître à penser ou Prophète. Pas qu'elle abhorre l'idée d'être guidée ; du haut de sa toute jeune majorité elle éprouvait régulièrement le besoin d'être rassurée, mais quelque chose en elle rugissait avec tant de puissance qu'elle ne pouvait se défaire du besoin devenu viscéral qu'était celui d'expérimenter de son propre chef. De s’égarer, se casser la gueule, mais se relever avec tant de ténacité qu'elle en ressortirait toujours grandi. Offrant d'un geste gracile sa main à celle de son professeur pour qu'il daigne l'aider à redescendre, la future pénaliste s'enfonce dans l'obscurité sans discontinuité. Le pas mue d'une légèreté inexplicable que sa robe de jais ne savait pas même entraver. Mi-succube mi-fée, Dulcinea détourna un instant le regard de l'ombre pour goûter à celui du McKinley puisqu'il semblait refléter la nitescence charmante et opaline de la lune. Octobre était encore loin mais l'ambiance se prêtait sans aucun doute aux histoires à conter autour d'un feu alors, d'une voix douce et claire, la Detrova prit la tête de leur expédition nocturne. Le cimetière était certainement le lieu de prédilection pour s’effrayer mais vu des rumeurs sur le récent veuvage de son professeur, Dulcinea pris une tout autre route. Plus inattendue quoi qu’en tout point charmante.

-Il y a une vieille bâtisse, plus loin, à l’abandon. Entama t elle en pointant l’obscurité devant eux. L’une des rares encore non rénovée. Elle détonne un peu mais se prêterait bien à une série Z un poil horrifique. On raconte que le propriétaire a été prit de folie un soir et est sortie avec sa hache. Une comptine un peu macabre avait fait son apparition au dix-huitième siècle suite à ça et s’était confondue sur des airs et paroles plus moderne depuis lors. Le genre de petite chanson qu’on se soufflait à l’oreille devant un film d’horreur ou quand on passait devant cette maison vermoulue par le temps et l’abandon. De ce qu’elle avait pourtant trouvé, miss Detrova, rien de tel ne s’y était produit. Elle avait un jour appelé la mairie par pur ennuie et ensemble, elle et une documentaliste qui se faisait certainement très chier, avait retourné les archives de la ville. Dulcinea se garda pourtant bien de le murmurer puisqu’il était plus appétant pour l’esprit que d’imaginer des drames plutôt qu’une vie sans grande histoire. Et puis, l’oeuvre du Temps sur le coin de la ville sied superbement à ce genre d’histoire. Le cadre était parfait. Alors, elle fredonnant l’air de cette comptine dans le silence nocturne. Couronnée par les étoiles et le charme étrange des maisons écroulée sous le propre poids puisque doucement il quittait les allées chics de Pearl district.

-Il va, il vient, ne laissant rien que maux et chagrins. Grands chagrins (♫)... Ca vient de là ! [/b] Lança t’elle subitement, se retournant d’un geste aussi souple qu’il était habile pour faire face au littéraire et entreprendre de marcher à reculons. “Mais si ça t’effraie un peu trop, je consens à te prendre la main.”

Une singulière malice nichée dans ses yeux clairs, la Detrova se tourna de son professeur comme un vampire qui se trapait de sa cape. Ses bottines à talons ne soufflant pas un son au sol doucement devenu sable et poussière. “Ou bien tu peux partir en courant, Professeur McKinley..”

@Slade McKinley