Miaulement de chat affamé devant la porte (Jaakko)

Date d'inscription : 11/07/2024

Assise sur le bureau d’un officier dont la gueule se révulsait en arrière à chaque fois que Detrova junior le contredisait, Dulcinea étirait grassement ses jambes dans le vide quand elle n’était pas occupée à lancer des m&m’s en l’air et les rattraper entre ses molaires. On la répétait désespérante à souhait quand elle claquait des “vices de procédure !” pour ponctuer chacune des phrases prononcées par ce policier tout juste promu. Chiante, effroyablement chiante, lorsqu’elle tentait de lui piquer ses dossiers pour y jeter un oeil parce qu’elle se voulait avocate en droit pénal et que ses derniers cours traitaient essentiellement de gestion de divorce. Ce n’était pourtant pas faute de vouloir la chasser, Miss Detrova, mais elle semblait avoir le cul vissé sur ce foutu bureau et l’oeil avide lorsqu’elle croisait la petite délinquance Kanabienne qu’elle reconnaissait sans mal aucun. “Tu t’es fait pincer pour quoi mon lapin ? … Ah bah bravo. Je ne te félicite pas.” Et quand on osait lui répondre qu’elle n’avait pas fait mieux, fut un temps, c’est toute offusquée que la dernière née d’Aurora portait la main sur son cœur et feignait l'outrage puisque, elle, elle s’est parfaitement rangée. Comme un poisson dans l’eau dans les locaux de police, saluant autant les policiers que les criminels qu’ils embarquaient, Dulcie faisait passer le temps puisque pokemon go avait pompé chaque pourcentage de sa batterie et qu’elle voulait garder l’oeil sur une heure qui passait aussi lentement que poussait la mousse sur les rochers du désert. Autant vous dire qu’elle se faisait chier. Tombant dramatiquement en arrière pour laisser sa nuque pendre dans le vide et ainsi jouer avec ses longs cheveux brun, l’étudiante en droit soupira pour la huitième fois et n’eut pour seule réponse qu’une main venu lui chopper la cheville pour la faire glisser hors du bureau sur lequel elle siégeait depuis un gros quart d’heure. “Allez, oust !” Les sourcils sévères de ce second officier l’a fit capituler puisque, pour l’avoir autrefois défié à de trop nombreuses reprises -et mordu par deux fois quand il l’avait embarqué pour vol-, elle le savait inflexible.

-Je ne vais pas survivre longtemps avec vingt pourcent de batterie ; si je me fais agresser je ne pourrais peut être même pas vous appeler. Imagine.

Pour un peu elle se serait laissé aller à plaisanter sur le fait qu'ils auraient à découvrir son corps au petit jour et que pour la peine elle hanterait ce lieu des siècles durant, mais il n'était pas le légiste. Certainement la regarderait-on avait de gros yeux en lui répondant qu'elle était fêlée. Ca ne l'empêche pourtant pas de se saisir le plus dramatiquement du monde de ses lunettes de soleil en forme de cœur et jeter ses cheveux au visage de cet officier avant qu'il ne l'envoie chier. “J'assumerai mon destin.” avait-elle marqué en récupérant son milkshake semi-vide et pinçant la paille striée entre ses lèvres pour marquer son retrait en ses lieux qui, en un sens, avait forgé son caractère de con. Et puisqu'on ne voulait plus d'elle en ces lieux, elle irait tomber dramatiquement sur le canapé de sa grande sœur pour s'en plaindre. Ou dans les bras de Dario. Ou dans celui de son fameux légiste, au final ; il y avait pas mal de pokestop d'ici à chez lui. C'était l'occasion de refaire son stock de pokeball avant de braconner l'entièreté de Kanab.

Changeant net de chemin, mini Detrova dégaina de sa main libre son portable tout juste chargé pour en vider de nouveau la batterie, bien décidée à récupérer chacune de ses arènes sur le secteur de St Johns puisqu'elle ne s'y déplaçait que pour rendre visite à Jaakko. "La maison de la sorcière" de H.P. Lovecraft dans les oreilles pour soutenir sa petite expédition, une chasse aux pokemons devenue frénétiques puisque les doigts s'étant libéré de son milkshake à la fin de celui-ci, c'est d'une impériosité rare qu'elle posa son cul sur les escaliers menant au domaine du légiste pour clamer famine par message.

"Il me reste huit pourcent de batterie et je n'ai pas de lecture : c'est le moment de sprinter si tu n'est pas derrière la porte.
Des bisous.
Dulcie. "
@Jaakko Warren

Date d'inscription : 17/07/2024

*Miaulement de chat affamé devant la porte*

@Dulcinea Detrova

Un chat peut changer la fréquence et le son de son miaulement pour vous inciter à le nourrir.

Detrova Junior casse allègrement les miches à Nikkola second du nom. Il se demande vraiment parfois ce que ses proches peuvent lui trouver. Allez, zou, rentres chez toi qu’il lui sort, l’officier. Elle joue la carte de la pauvre bichette sans batterie et il en sourit avec amusement. Elle n’a qu'à ne pas aller bien loin. Pour l’avoir arrêté pour vol et avoir été mordu, il sait qu’elle est débrouillarde la miss.

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“Tu sors ?” La question peut sonner comme un reproche, parce qu’il ne sait pas vraiment moduler sa voix, le légiste ronchon. Mais il n’en est rien. Il se fait simplement curieux, simplement impliqué dans sa vie de jeune adulte. Le regard posé sur son père, hochement de tête avec un petit sourire. Hallelujah, tout le monde est de bonne humeur aujourd’hui, il n’y a pas de dispute, pas d’engueulade. “Passe une bonne soirée puce, te gènes pas quand tu rentres.” Forte chance que le vieux Nikkola, époux puis divorcé Warren, ne dorme pas. Très faible chance qu’il ait quelqu’un entre ses draps. Pas forcément un avide fan de relations dites sessuelles. Proche du Ace le bougre quand même. Il ne voit pas vraiment l’intérêt. Hors relation de confiance, d’amour sincère. Pas de passage. Porte se ferme dans son dos et le père reste dans son canapé, les yeux rivés sur son livre avec Kissa sur ses genoux à ronronner tout ce qu’elle sait. Reine Kissa, mère des septs bols de croquettes, régente des trois royaumes de pâtée, infante du mal de la soupe au goûter. Elle ronronne et ronronne. Encore et encore. C’est qu’il est vieux, on peut le dire sourd. Il a juste une concentration aisée - pour l’instant - et une tendance à ne plus rien entendre de ce qui se passe autour de lui lorsqu’il lit, qu’il travaille ou qu’il se perd sur quelque chose qui attise curiosité et intérêt. Le texto, il fait vibrer son téléphone et c’est Kissa qui réagit avant lui. Il vibre et elle descend de ses jambes. Reniflant l’air, elle commence à miauler la mort. “Mais t’as déjà mangé princesse.” Et elle continue. Dièse, mi-dièse. Snowball rejoint la chanson de sa tante avant qu’Ahti, fils de la Reine, prince se la gamelle d’eau, se joigne à la chorale. “Quoi quoi !? Mais vous avez des croquettes ! Toi, ta mère passe demain, arrête de miauler à la mort !” Il voit la notification sur son téléphone. Huit pourcents. Päs de lecture. Moment de sprinter s’il n’est pas derrière la porte. Elle est sérieuse ? Elle doit faire partie des rares personnes à pouvoir parler de la sorte au légiste et que ça l’amuse. Le comité restreint de celles et ceux qui peuvent l’emmerder est composé de sa famille, Regan et Dulcie.

“Allez, poussez vous les bestioles.” Parce que les trois autres enfants de Jaakko, les boules de poils d’amour sont au milieu, à miauler derrière la porte. Un tour de clé. Deux tours de clé et la porte s’ouvre sur la demoiselle, étiaffée sur le perron et les escaliers. “T’es pas un peu dramatique ?” Une ombre de sourire aux lèvres, les bras croisés. Les manches de chemise retroussées au niveau des coudes.

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Date d'inscription : 11/07/2024

Un miaulement impérieux perce le silence et, sitôt le perçoit-elle que Dulcinea porte la main contre le bois. Ô Kissa, reine entre toutes, la Detrova t’invoquait. Dramatiquement la brune se laissa tomber en arrière -le dos de la main porté à son front- et s’essaya à miauler puisque cet enfant chérie entendait sa complainte. Certainement pourraient-elles un jour converser dans une symphonie de “miaou miaou” sur le fait que Jaakko tardait à les nourrir si Dulcie s’appliquait un peu plus dans cette manière qu’elle avait de s’alligner sur le chant de la belle. Second miaulement, plus aïgue cette fois. Snowball, beauté immaculée, se joignait à cette chorale braillarde qui n’avait pour accord que l’envie d’arracher le maître des lieux à sa lecture et son canapé. Ultime miaulement, la porte s’ouvre sur un légiste que l’avocate en devenir voit renversé, du fait de sa posture cassée, à mi chemin entre le perron et les escaliers. “T’es pas un peu dramatique ?” Lui souffle t’il, ce à quoi la brune répond sans mal.

-Bien moins que l’Impératrice qui se tient derrière toi.

Cambrant le dos avant d’offrir ses mains en direction de cet homme pour mieux étirer ses muscles endoloris, Dulcinea ne s'embarasse pas de la posture fermée qui l'accueille et roule bien au contraire sur le ventre pour mieux l’observer. Un charmant sourire naissant au coin de ses lèvres pour inviter son homologue à fleurir puisque les zygomatiques de Jaakko semblaient aux portes de l’éclosion. A peine plus tiré vers le haut qu’à l’habitude, du moins. “Tu es seul ?” Douce manière de s’inviter, réquisitionner le canapé, sans doute un livre ou deux, avant de lui proposer un film devant lequel s’effondrer puisque le légiste était de ceux qui n’envisageait pas même porter la main sur la cuisse de la Detrova. Un comportement qu’elle appréciait puisque du haut de ses vingt-et-un ans soufflés, elle nouait de sévères angoisses et complexes concernant son corps et plus encore sa sexualité. Si elle consentait à offrir quelques baisers, force était d’admettre que ça ne lui faisait généralement ni chaud, ni froid, et qu’elle tombait inexorablement dans le constat que, chez elle, il y avait forcément quelque chose qui clochait. Définitivement, même. Elle avait beau s’y essayer régulièrement, traîner par le col quelques âmes charmée par les musiques et soirées, rarement elle parvenait à s’en satisfaire et s’accrocher. Avec Jaakko, au moins, c’était simple. Rassurant, en un sens.

-Tes confrères m'ont mise dehors sous prétexte que je les déconcentrais. Mais est-ce ma faute si nos doux justicier se laissent détourner de leurs tâches par un sourire ou deux ? Ils devraient au contraire me remercier : je suis une excellente formatrice. Grace à moi, ils apprendront à ne plus vaciller devant des regards de biche !

@Jaakko Warren

Date d'inscription : 17/07/2024

*Miaulement de chat affamé devant la porte*

@Dulcinea Detrova

Un chat peut changer la fréquence et le son de son miaulement pour vous inciter à le nourrir.

Elle est bien moins dramatique que l’impératrice qui se tient derrière lui. Il se tourne légèrement pour trouver Kissa, toujours la gueule ouverte, les miaulements à n’en plus finir. Il s’avoue vaincu. Il est seul. “Eh, ça dépend, tu comptes squatter plus que le balcon pour bouffer et une clope ?” Il est bien seul, mais il aime s’amuser avec elle, il aime la voir gonfler les joues comme une gamine. C’est ce qu’elle est à ses yeux, une gamine, après tout, elle a le même âge que ce qui lui sert de progéniture adoptive. Le brun la laisse entrer avant de refermer la porte après s’être assuré qu’aucun des chats ne s’est barré à l’aventure. Parce que Snowball adore ça, profiter de la seconde d’inattention pour fuir à l'aventure dans le couloir et de revenir dès que l’un des voisins ne sort le bout de son nez et n'effraie la boule blanche. Les confrères l’ont mise dehors, sous prétexte qu’elle déconcentrait les agents. “Ils sont odieux.” Se permet-il de commenter, sachant très bien qui l’a foutu à la porte et pour qu’elle raison. Il se moque tant de son petit frère que d’elle par cette remarque tout en sortant deux verres et de quoi lui servir quelque chose de frais à boire. “Soda ?” Ou bien autre chose, elle est grande, elle sait ce qu’elle peut et veut boire. Elle ne risque rien avec lui de toute manière. Est-ce que c’est de sa faute si les justiciers ne savent pas se tenir. Pas vraiment. “Disons que tu n’aides sans doute pas.” Il a toujours cet air détaché, comme s’il s’en foutait un peu alors que cette situation l’amuse sans doute plus que de raison. Ils devraient la remercier, au contraire, comme cela, elle leur apprend à rester concentrer.

“Si tu veux mon avis, tu déconcentres plus parce que t’es chiante que vraiment parce que tu leur fait les yeux doux. Allez, installe toi.” Il lâche enfin ce petit ricanement sincère alors qu’il lui sert ce qu’elle peut demander avant de remettre de l’eau fraîche aux trois boules de poiles. Quelques croquettes ? Aller, papa, quelques croquettes. Il cède, il laisse quelques croquettes supplémentaires dans les gamelles des trois boules de poils ingrates mais aimantes. “Comment tu t’es retrouvée au poste pour que ce soit mon con de frère qui te chasses comme une malpropre, hn ?” Con de frère. Ils savent, les aînés Nikkola, que c’est affectif.

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Date d'inscription : 11/07/2024

Ramenant une main dramatique sur son coeur, Dulcinea inspire grandement devant l’idée même qu’elle puisse fumer. Elle a arrêté, monsieur, et rarement ses roulées ne contenaient à dire vrai de la nicotine puisqu’il lui fallait calmer l’anxiété et canaliser l’étrange lapin qu'était son cœur. A deux doigts de claquer à chaque mouvement brusque et tomber raide mort à tout les coins de rues. Soulevant délicatement Snowball avant que celle-ci ne filent entre ses pattes pour partir à l’aventure, le nez de la Detrova était sur le point de se perdre dans ses poils mais se redresse aussitôt que Jaakko confirme l’infamie des autorités. “Mais ouiiiii !” Elle se jetterait presque sur le canapé pour appuyer plus encore ce fait, roulant jusqu’à se péter la gueule au sol, mais le ronronnement appuyé sur sa poitrine adoucie aussitôt ses traits de petite furie. Elle les aimes bien ces fichus chats, même si la Dulcinea siffle qu’elle préfère les chiens quand Kissa lui fait la gueule parce qu’elle a osé préféré porter son fils qu’elle. Mais est-ce sa faute à elle s’ils sont trop lourd pour nicher tout les trois dans ses bras ? Acquiesçant derechef devant la mention de soda puisqu’elle ne buvait pas d’alcool, pleinement dégoutée par une enfance passée à éponger la bile maternelle au sol et la vision d’âmes se déchirent sur son bar, la Detrova se faufile sans mal dans l’appartement en frottant doucement son menton contre le crâne du chat précieusement tenu dans ses bras, puisque celle-ci s’y cogne en attendant le sacre de sa majesté à grand coup de caresse.

-Je ne suis pas chiante ! S’indigne Dulcinea sitôt pose t’elle les fesses sur le canapé. Elle entrouvre les lèvres pour se plaindre à Snowball mais celle-ci la délaisse aussitôt que la perspective de se rouler dans une gamelle débordant de croquette la cueille. L’étudiante ne peut pas même juger ; elle aurait sans doute fait pareil. Tournant le visage pour mieux observer un Jaakko céder aux complaintes de sa triade féline et démoniaque, le sourire s’étire sous les canines un poil trop aiguisé de la future pénaliste. Et puisqu’il lui demande comment elle a finit au poste, c’est pleine de grace qu’elle se laisse retomber sur le sofas. “La porte était ouverte.” C’était effectivement la seule raison qui avait poussé Miss Detrova à rentrer. Elle s’ennuyait, la porte était ouverte, Larry buvait son café non loin, elle s’y était faufilé sous couvert d’une banale salutation. Elle y était resté en lui offrant tout d’abord de partager ses M&M “parce qu’elle était à ce second paquet” et avait utilisé ce mensonge pour pénétrer l’enceinte des locaux en le tendant aux autres. De fil en aiguille, elle avait odieusement fini assise sur le bureau de leur dernière recrue. Bien plus mû par la curiosité et l’envie de tester ses nerfs que par réel intérêt. Nul doute que s’il avait été recruté quand elle était un poil plus jeune, elle l’aurait rendu fou. Elle y était presque parvenue au sein d’un banal échange alors en contexte de garde-à-vue, avec la défiance toute singulière qui était la sienne… Cette simple idée pique l’orgueil de la jeune femme qui plisse les yeux de délice ; Si les chats qui ronronnaient à foison contre Jaakko étaient nichés sur le canapé, sans doute aurait-on pu lui les croire émanant d’elle tant ce constat flattait son égo trop souvent mis à mal. Se ressaisissant pourtant d’un coup, la brune reprend en jouant avec ses cheveux :

-Ton frère m’a chassé parce que j’ai offert des m&m’s à tout le service, sauf à lui. A moins que ce ne soit parce que je lui renvoie au visage le fait que je cours plus vite que lui, et qu’il n’est pas capable de m’attraper sans l’aide de ses collègues… Il faut dire qu’elle était agile, petite terreur Detrova, et qu’elle avait une facilité déconcertante à se faufiler par delà les murets ou dans des interstices improbables. Elle avait pourtant trop souvent finit au poste, odieusement cernée, mais ça ne l’avait pourtant jamais empêché de recommencer. Alors que pourtant, je n'ai fais aucun commentaire sur sa chemise et elle était franchement laide.

@Jaakko Warren

Date d'inscription : 17/07/2024

*Miaulement de chat affamé devant la porte*

@Dulcinea Detrova

Un chat peut changer la fréquence et le son de son miaulement pour vous inciter à le nourrir.

Elle n’est pas chiante, que l’on permette Dr. Warren d’en douter. Elle est sans doute la personne la plus chiante de l’entourage de Jaakko. S’il l’on ne compte pas certains collègues relous et certaines autres collègues ayant l'œil un peu trop baladeur sur le légiste lorsqu’il s’accorde sa sacro sainte pause café. Comment elle est arrivée au poste ? La porte était ouverte. Elle l’a eu. Elle a eu ce sourire, elle a décroché le sourire amusé, sincèrement amusé sur les lèvres du vieux ronchon qu’il est. Soda versé, café coulé, la fenêtre de l’appartement ouverte. Clope au bec, le verre posé devant la demoiselle aux chats ronronnant contre elle avant qu’ils ne l’abandonnent pour leurs divines croquettes. Assis par terre, en tailleur. C’est qu’il est grand, le finnois. Il préfère, bien souvent, le faux confort de son sol à celui de son canapé qui accueille son dos un soir sur deux lorsqu’il n’a pas la foi ni l'énergie et encore moins la force d’aller jusqu’à son lit. Son frère l’a dégagé parce qu’elle a offert des m&m’s à tout le monde sauf à lui. “Tu fais bien, sa femme surveille sa conso de sucre.” Qu’il lâche sans remord. Sa femme ? C’est un peu sa belle-sœur. Et si la belle-frangine surveille la consommation de sucre de son mari qui a tendance à se laisser avoir - sans s'empatter non plus - elle ne se prive pas de veiller à la consommation de caféine de l’aîné de la famille. Et la consommation de bonbons de la benjamine. Cette belle-sœur agit un peu comme la maman de ce trio infernal. A moins que ce ne soit parce qu’elle est plus agile que lui. Y’a une grande différence d’âge et de carrure aussi qui joue. Jaakko arbore une petite moue faussement contrariée même s’il sait qu’elle à raison. Elle distance la quasi-totalité du poste du Shérif. Peut-être que Trask aurait une chance de la rattraper. Elle minaude sur la chemise immonde du petit frère Nikkola. “En même temps, ma belle, c’est sa chemise d’uniforme. Bien sûr qu’elle est très moche.” Ce qu’il peut bénir d’être médecin et non agent.

La clope tapotée sur le bord du cendrier. Les chats reviennent un à un. Reine Kissa d’abord, qui vient se reposer, telle l’Impréatrice qu’elle est, sur les jambes de mini Detrova. Puis c’est Snowball, le prince des neiges qui vient se poser à côté de la cuisse de la demoiselle. Ahti, le petit dernier, la rousseur de sa mère, le sale caractère de sa mère, le cul étouffant de sa mère également qui, lui, vient se loger entre les cuisses de son père d’adoption forcée. Parce qu’il en a jamais voulu, à l’origine, de ce chat. Il a trouvé Kissa alors qu’elle n’était que bébé chaton de quelques semaines dans un carton. Et il a eu pitié - pas vraiment, il dira qu’il a eu pitié parce qu’il se dit froid, mais il aime ses chats. Et un beau jour, madame est revenue,la brioche dans le four. Les brioches dans le four. “Tu veux manger quoi ce soir ?” Parce qu’il n’a pas grand chose, il a essentiellement des nouilles instantanées et du beurre de cacahuète qu’il peut manger à la cuillère sans demander son reste. Il a, évidemment, plus que ce qu’il ne le prétend, il a un enfant plus si enfant que ça à charge. Cependant, si on ne l’aide pas pour décider du contenu du repas, cela ne va jamais bien loin.

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Date d'inscription : 11/07/2024

Remerciant dans un murmure tout juste osé la prise de soda, Dulcinea frotte le bout de son nez à celui de Snowball quand pourtant la main préfère se perdre dans la douce fourrure de Kissa. Prisonnière volontaire du canapé et des chats, son regard pèse pourtant longtemps sur le café de Jaakko avant qu’elle ne se laisse aller à rire. Un rire sincère et étonnamment doux quand on la connaissait pourtant douée pour cracher des insultes à un rythme infernal. “La prochaine fois que je le verrais, je lui dirais qu’elle le boudine, cette chemise. Avec un peu de chance il se vexera assez pour me prendre en chasse et bossera de fait sur son cardio.” Ou elle se mangerait un lancé d’objet en plein dos et se casserait odieusement la gueule, tronche la première sur le sol. Aussi vive et terrible pouvait-elle être, Dulcinea était en définitive une bien piètre truand. Capable de vociférer les pires atrocités en garde à vue mais soufflant fort du nez en se résignant quand on se baissait pour lui glisser qu’elle valait mieux que tout ça. “Si ça peut aider sa femme…” Faussement altruiste, la Detrova a pourtant le regard qui pétille lorsqu’elle visualise cette scène improbable. Portant son coca cherry aux lèvres, Dulcinea finit pourtant par hausser un peu les épaules ; elle n’avait jamais prise d’habitudes saines et régulière en matière de nourriture, et pourrait se gaver de céréales trop sucrée chaque jour de l’année si cela lui permettait d’éviter de cuisiner. Ce n’était pourtant pas faute de tenter de lui faire de vrai repas, de dessiner des sourires avec son bacon et ses œufs sur le plat, mais les joues se gonflaient toujours devant un frigo quasi vide et l’absence d’envie de le vider d’avantage. Les froot loops étaient en définitive une exception puisqu’elle avait plus d’une fois fait d'effroyables crises puisqu’une âme avait osé foutre sa main dans le paquet.

-Ne te prends pas la tête, des nouilles c’est bien. Il n’y a pas à dire, il est le seul des hommes qu’elle fréquente à qui elle répondrait ça. La plupart du temps elle roucoulait pour des resto’ ou plat commandé quand elle ne ronronnait pas le menton abattu sur une épaule pour quémander qu’on la nourrisse largement. Sans doute se serait-elle glissé dans les bras d’un autre si elle voulait un repas gastronomique, mais elle avait aujourd’hui surtout besoin de faire passer le temps. Ne pas rentrer, surtout. “Je ne travaille pas ce soir.” Marque-t-elle finalement. Elle n’avait jamais dit à Jaakko où elle officiait puisqu’elle se plaisait à compartimenter chaque segment de sa vie pour ne pas les laisser se croiser. Sans doute lui avait-elle un jour laissé entendre qu’elle faisait quelques services dans les fast foods du coin puisque ce n’était là pas quelque chose de trop éloigné de la vérité ; elle y avait travaillé dès ses seize ans pour aider Sofia à payer les factures. “Et mon patron veut que je respecte mes jours de repos en arrêtant de passer dès que je m'ennuie.” Il faut dire qu’elle était du genre McGyver, la Detrova, et que chaque fois qu’elle passait la tête par la porte du Pinky’s elle trouvait toujours de quoi faire. De congé ou pas… “Mais je suis en vacance moi ! On est d’accord que je ne peux pas passer toutes mes soirées de repos en festival ! ” Ses maigres économies ne le supporteraient pas.

Reposant son verre sans un bruit avant de s’écrouler sur le canapé en ramenant les chats contre elle, la brune soupire dramatiquement et observe le vide devant elle. Il n'y avait pas à dire, elle haïssait être laissé confronté à son cerveau et ses démons ; elle devait sans cesse les occuper pour tromper le fait que ça n'allait pas si bien que ça.

-Et comme j'ai une nouvelle fois fait le tour de ma bibliothèque je me suis dite que j'allais te faire les yeux doux. Pas de drame à déplorer depuis les vacances de ta fille ?

Date d'inscription : 17/07/2024

*Miaulement de chat affamé devant la porte*

@Dulcinea Detrova

Un chat peut changer la fréquence et le son de son miaulement pour vous inciter à le nourrir.

Qu’il ne s’emmerde pas, les nouilles lui conviennent totalement. Il hausse à nouveau un sourcil en la regardant faire avec ses chats. Elle ne travaille pas ce soir. Double raison de ne pas lui faire que des pauvres nouilles instantanées, mais si elle insiste, il se pliera à ses demandes de nourriture. Et son patron veut qu’elle respecte ses jours de repos. Tiens donc. On dirait le patron de Jaakko dans la manière d’être. Il est le premier à râler qu’il est fatigué mais il est également le premier à ne pas compter les heures et se pointer même en jour de repos avec l’argument le plus bâteau de la terre : je m’emmerde. Faut dire que sa vie, elle est bien plate, à Jaakko, si l’on retire les intrusions consenties de la demoiselle dans son domicile. Elle est en vacances, elle ne peut pas passer la totalité de ses soirées de repos en festival. Elle a bien raison. C’est pour cela qu’ils ne sortiront pas ce soir, qu’ils profiteront de la oisiveté d’un canapé pas si confortable que cela après des nuits entières à écraser dessus tel un chat en manque théorique de sommeil. “Eh, mes nouilles okay. Au pire, on commande pizza. Ou autre chose.” Manière gentille de lui dire que non, elle ne mangera pas que des nouilles, qu’elle mérite un vrai repas, comme tout le monde. Autre raison de sa venue, la bibliothèque du légiste. La sienne, elle en a déjà fait le tour. Elle compte lui faire les yeux doux. Il hausse un sourcil. Jaakko n’a pas grand chose dans sa bibliothèque qui pourrait l’intéresser. Enfin si, les vieilles éditions de Lovecraft et Poe. Pas de drame à déplorer ?

“Non, aucun. Si ce n’est que l'impératrice là se prend d’une passion pour me lever à 2h du matin parce que madame voit le fond de sa gamelle alors que les croquettes sont encore bonnes.” Elle fait sa princesse, en bonne aînée de famille de chat. “Ma nièce m’embarque encore dans une de ses conventions pop culture à la fin du mois, à l’autre bout du pays, mais à part ça, rien à déclarer.” En dehors du fait que son frère l’emmerde mais c’est habituel et que sa frangine fait du grand sa frangine et s’imagine toute sorte de chose quand elle n’est pas dans les pattes de ses aînés pour faire en sorte que les deux hommes de lois ne font pas de la merde avec leur santé. “Ah si. La morgue est peut-être hantée. Enfin, avec le nombre de cadavres qui y passent, ce ne serait pas plus étonnant que ça.” Il a déjà fait les frais des lumières qui grésillent voire qui sautent seules alors que le disjoncteur est encore allumé. Le vent frais alors qu’il n’y a pas de fenêtres. L’impression d’être observé. Il faudrait peut-être penser à rendre la blouse non ? Bon, tant que les morts ne se relèvent pas, c’est le principal. Parce que s’il commence à voir les morts se relever sur sa table d'autopsie, il devra commencer à s’inquiéter pour sa santé mentale.

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Date d'inscription : 11/07/2024

Délaissant Kissa au profit de ses propres cheveux qu’elle peigne du bout de ses doigts, Dulcinea tend la gorge pour mieux observer Jaakko lorsque celui-ci propose une pizza. Ou autre chose. Elle n’a à dire vrai pas grand appétit la Detrova mais l’observe tout de même de longue seconde pour considérer la proposition avant de sombrer de nouveau dans un canapé plus confortable que celui de sa soeur. C’est qu’elle savait se contenter de peu lorsqu’elle ne jouait pas aux princesses, Miss Dulcinea. Roulée en boule dans un coin minuscule du canapé, parce qu’elle se contorsionnait toujours pour prendre le moins de place possible dans l’espoir qu’un jour Dario vienne se reposer tout contre elle. Loin de la maison. Le regard coule pourtant complice sur la souveraine des lieux à l’évocation de ses caprices aussi divins que divas, mais ne s’en offusque pas. Ce n’est en définitive pas elle qui a à gérer ça et au final, elle éprouve un semblant d’admiration pour cette Triade infernale capable de soumettre le grand Jaakko à chacune de leur volonté. A n’en point douter, c’était là des agents du Mal, et si elle n’en souffle pas mot le sourire en coin qui se trace sur les zygomatiques de la brune trahit sans mal l’étrange fierté qu’elle éprouvait à l’égard de ces dramaqueens et king en puissance.

-Ca te fera du bien de bouger un peu. Se contente-t-elle lorsqu’est évoquée la convention. Elle se laisse pourtant doucement glisser le long du canapé pour observer à la renverse le légiste et lui offrir un sourire emprunt de malice. “Est-ce qu’elle t’impose un cosplay ?”

C’était en définitive une photo qu’elle voudrait voir au moins une fois dans sa vie. Il n’avait de toute manière pas à trop forcer pour prétendre au costume de zombie ; ses bottes en caoutchouc laides, un jean, une chemise un peu déchiré et une bonne dose d’absence de café serait du plus bel effet. Peut être même pourrait-elle un peu le maquiller pour la peine. La proposition ne vient pourtant pas et se perd le long d’un étirement aussi large qu’il était purement félin, et qui indéniablement la fait glisser un peu plus en direction du parquet. Elle se cassait la gueule Dulcie, mais vivait bien la vision d’un monde complètement renversé. Peut-être que cela lui remettrait les idées en place, qui sait ?

-Hantée ? Surprise, elle cille pourtant par trois fois mais se laisse aller à un rire discret. A peine osé. “Tu veux que je vienne te protéger des vilains poltergeist ? J’ai vu trop de film d’horreur pour me laissé effrayer !”

Elle virerait pourtant livide et toute fébrile si elle venait à voir un véritable cadavre, et doutait être pleinement à l’aise dans une morgue quand pourtant elle prenait appui sur les blagues du légiste sans trop de mal. La mort, toute théorique qu’elle était, ne l’effrayait pas. Le concept de mortalité lui semblait naturel puisque chaque respiration nous rapprochait du trépas ; ce n’était là que la suite logique à tout ça. Pourtant, entre parler mort et croiser son regard, il y avait tout un monde. Elle feint pourtant la force, toute orgueilleuse qu’elle est, et badine avec les spectres comme si jamais elle ne les craignait.

-Je dois avoir un plateau de ouija qui traîne, je te le ramènerait. Si fantôme il y a, ils doivent avoir pas mal de message à te transmettre. Comment ils sont mort… Que tu dois arrêter de leur parler parce que ça s’appelle le “repos éternel” et pas “Jaakko fait des blagues”....

La tête en bas, elle lui offre son plus beau sourire puisqu’elle l’imagine sans mal monologuer devant ses Morts. Ne serait-ce que pour exorciser sa journée ou faire passer le temps. Ca serait bien son genre, au final.

Date d'inscription : 17/07/2024

*Miaulement de chat affamé devant la porte*

@Dulcinea Detrova

Un chat peut changer la fréquence et le son de son miaulement pour vous inciter à le nourrir.

Cela lui fera du bien de bouger. Elle insinue quoi, la gamine brunette, qu’il ne bouge pas assez ? Il en sourit un peu plus. Dulcie, rare demoiselle à savoir lui tirer un sourire sincère autre que les membres de sa famille. Et encore, parfois, même pour sa famille ce n’est pas simple. Est-ce que son chiard lui impose un cosplay ? Nouveau sourire, en coin des lèvres. “Tu crois quoi. Elle m’laisse pas m’en sortir aussi facilement. La dernière fois c’était un auteur déprimé d’un jeu vidéo, cette fois-ci, j’crois que c’est sa contrepartie … malsaine ?” Après Alan Wake, Mr. Scratch. Le Doppleganger malsain. Mais pas de l’opus American Nightmare. Non. Celui du second jeu sortie l’automne dernier. Le t-shirt couvert de sang, la veste en cuire rouge, le pantalon noir et les cheveux plaqués en arrière. Il aura de quoi lui montrer, sa nièce étant une grande passionnée de photos. Elle ne laisse pas le choix du costume, elle-même sortant de l’univers de Remedy pour l’occasion. Elle hésite encore. Elle hésite encore entre Rose, la fille du Diner et Jessica Faden l’agente du Bureau qui cherche son frère. Et il lâche sans doute l’information qu’il ne fallait pas lâcher à une petite fan du paranormal. La morgue, hantée. Elle est surprise mais elle renchaîne. Elle peut venir le protéger des vilains poltergeists. Elle a vu trop de films pour se laisser effrayer. Il en rit. Sincèrement. “Ma p’tite, ma grand-mère est … médium. J’ai l’habitude de ce genre d’ambiance. C’pas toi et tes bras de crevettes que tu vas pouvoir me protéger, crois moi.” Non, mais il ne se moque pas. Enfin si. Mais pas méchamment. Pas avec Dulcie. Il a l’habitude, de l’encens, de la sauge. Elle doit avoir un plateau de ouija quelque part. Elle le lui ramènera. Elle l’amuse, la petite terreur Detrova. “Adorable. Dis moi juste que tu te respectes et que t’as pas la Hasbro de Wallmart violette avec les petits chats.” Parce que ce n’est pas une connerie, Wallmart vend vraiment des planches de ouija au rayon jeux de société. Jeux de putain de société. Un truc qui, selon comment c’est utilisé, peut potentiellement invoquer le pire cauchemar de gamins jouant avec insouciance.

Si fantôme il y a, ils doivent avoir pas mal de messages à passer. C’est clair. Comment ils sont morts. Ce que ça pourrait lui faire gagner de temps, d’avoir la cause et la raison de la mort de la bouche même du cadavre. Qu’il doit arrêter de leur parler. Le sourcil haussé, le souffle de fumée de la cigarette en suspens. Que c’est le repos éternel et pas Jaakko fait des blagues. Fausse vexation visible sur le visage. “J’vais te ramener au comico toi si tu continues.” Il reste sérieux assez longtemps pour faire planer le doute avant d’avoir le même sourire amusé en coin. “Mais oui, hantée, ouija j’ai mais j’ai jamais essayé, c’était ma grand-mère qui était douée avec ça. J’passe surtout de l’encens …” Pour laisser passer l’odeur du mort mais aussi et surtout l’odeur du formol et des produits hospitaliers. Vous connaissez Mortuary Assistant ? Ouais ? Eh bah il espère vraiment ne pas se retrouver à faire le même chemin que le personnage principal du jeu. De ne pas tomber sur un mort possédé. L’angoisse. “Aller terreur Detrova, on va commander la bouffe. Histoire que tu ne me miaules pas encore derrière la porte parce que t’es affâmée.”

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Crazy Train

The unanswered mystery is what stays with us the longest, and it’s what we’ll remember in the end.

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Un auteur déprimé. Si le regard de Dulcinea soutient longuement le regard du finnois, il glisse jusqu’à ses pieds avant de lentement remonter dans une méticuleuse analyse pour mieux se figurer la scène. Il faut dire qu’il campe aisément le rôle, Jaakko, et qu’il sera plus simple de lui accorder des airs de fou au bord du spleen plutôt que ceux d’une Alice ou d’un chat botté. Trop peu à l’aise avec le monde du jeu vidéo puisque manquant de temps, de budget, et parfois même d’électricité, la Detrova campe sa posture tête en bas mais penche doucement le visage sur le côté pour s’inspirer de ce monde renversé et coller aux traits du légiste des airs aussi horrifiques que singulier. Sans doute que la scène lui inspirerait un ou deux dessins lorsque l’insomnie la traînait par le pied et ce, hors de ses draps. Si elle ne dit mot et se contente d’une longue observation, le terme de médium la pousse à glisser lascivement au sol. Le dos tout d’abord creusé sous un étirement félin, elle daigne finalement rouler sur le ventre pour mieux reposer sa joue sur des bras lentement croisés lorsque le rire de Jaakko hâte son entière attention. Son regard transperce pourtant sans mal la distance pour mieux harponner celui du légiste. “Ma p’tite”, “adorable”. Les joues se gonglent de manière imperceptibles tant l’orgueil se débat en dessous à grand cris. Il est piqué, le pauvre, et se roule dramatiquement en agitant autant les bras que les pieds.

-“Elle est faite maison, mon p’tit vieux.”. Répond t’elle aussitôt, ômetant le fait qu’elle y avait foutu des stickers citrouille parce que la peindre en noir et doré n’était au final pas assez fancy pour mériter reposer sous ses doigts. Et puis @Dario Detrova lui avait un jour ramené des sticks d’Halloween vraiment sympa et elle en avait collé partout. Sur tout et n’importe quoi, à commencé par le frigo de la cuisine. Se redressant souplement, la main lisse sa jupe à étoiles avant que le pas ne se délie pour approcher de l’homme assis. Et puisque sa clope se consume dans le vide puisque Jaakko feint la vexation, c’est d’un geste aussi leste qu’il habile qu’elle la dérobe. “J’vais te ramener au comico toi si tu continues.” Elle porte pourtant la cigarette à ses lèvres, un mutin sourire en coin, quand bien même celui-ci s’efface devant le pesant silence qui s’installe. Un instant du moins. Bon sang, Jaak. Il est con se répète t elle, préférant se hisser sur le rebord de la fenêtre pour ne pas trahir l’hésitation qu’il avait fait naître en elle.

- “C’est peut être l’occasion de tester… T’es p’têtre médium, monsieur le légiste. Ou nécromancien, et tu l’ignores.” Si l’esthétique horrifique et les légendes oubliés flanquent quelques frissons aux bras de la Detrova, elle est pourtant loin de croire au paranormal. Elle aime en jouer, se faire peur, mais est certainement trop consciente que le bois vieillit et se tord sous la chaleur pour qu’il demeure à jamais silencieux. Petite, pourtant, elle était convaincue que chacun des bruits que gémissait la maison tordue d’Aurora étaient le fruit d’un autre monde. Que le passage des rats étaient quelque odieux spectres prisonniers derrière les murs, grattants de leur petit doigts pour qu’on libère leur carcasse décharnés des murs dans lesquels ils étaient scellés. Rien d’étonnant à ce qu’elle ait cru que leur voisine polonaise soit une sorcière, et le facteur un croque-mitaine. “Je ne te pensais pas du genre à craindre les spectres, c’est marrant.”

Nul jugement dans la voix, quand bien même la tête se révulse un peu en arrière pour surveiller le légiste dépossédé de sa cigarette. Elle tire dessus, recrache longuement la fumée en d’étranges arabesque avant de la lui refourguer entre les lèvres puisqu’elle s’était promise d’arrêter. Une jambe dans le vide, l’autre tout d’abord dans l’appartement, puis replié sur le rebord de la fenêtre, Dulcinea laisse échapper un petit rire avant de miauler. Venait-elle de provoquer celui de Kissa ? Le concert se relance, un instant soutenu par cette furie brune avant qu’elle n’éclate définitivement de rire.

-Moi je me serais contenté des nouilles, mais si tu cherches tant à m’engraisser... Soit. Mais il faudra peut être me porter jusqu'à chez moi si je roule derrière : la maison est au sommet d'une pente, jamais je ne l'atteindrais sans ça.

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@Dulcinea Detrova

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Elle est faite maison qu’elle réplique, la terreur. Sa réplique amuse le médecin légiste qui commence à attraper de quoi nourrir le chat affamé qui squatte allègrement son canapé. Plus Dad que Daddy à ce stade. Le finnois fait bien plus preuve de compassion paternelle que le père biologique de la demoiselle en face de lui. Elle chippe la cigarette du vieux médecin, ce qui lui tire un sourire amusé. Petite voleuse. Il comprend d’autant mieux pourquoi son frère se fait des cheveux blancs avec elle. Chapardeuse dans l’âme, elle remet pourtant le cancer en tube à sa place. Peut-être l’occasion de tester quelque chose, dans sa vieille salle d’autopsie froide, sans aucune vie. Sans aucune décoration chaleureuse. Pas de photo de chat ou de famille. Juste les vieux rapports rédigés à la main. Ils ne sont pas tapés à l’ordinateur ? Bien sûr que si, mais Jaakko a toujours eu une préférence pour la vieille méthode. Le papier, ça ne se pirate pas. C’étaient les paroles de son ancien directeur de thèse. Il est peut-être médium. Ou nécromancien. “M’en veut pas chaton, mais si j’suis nécromancien, j’préfère encore l’ignorer et laisser les morts dans l’état où l’on me les emmènes.” C’est amusant, elle ne le pensait pas craintif des esprits et spectres. De nouveau en face d’elle, il pousse un long soupir. “Je ne les crains pas. J’ai bien trop appris à les respecter.” Nuance. Mamie lui a appris un tas de choses concernant l’autre côté, l’entre-deux et tout le baratin qu’elle pouvait servir à la fratrie Nikkola au petit déjeuner, déjeuner, goûter et dîner. Il ne faut pas les importuner. Ne pas les insulter. Ne pas les déranger sans réelle raison urgente. Il sait tout ça. Que l’on ne joue jamais à la Ouija seul, qu’il faut rester poli. Que la sauge n’est pas nécessairement la réponse à toutes les questions concernant les fantômes et les esprits. Qu’il y a une différence entre les deux. Et que s’il est confronté à un Poltergeist, il n’a plus qu’à changer d’appartement. Car ils sont violents, vicieux et joueurs. Ils aiment balancer les objets contre les murs avec la puissance d’un char d'assaut sous cocaïne.

Elle se serait contentée des nouilles mais s’il cherche absolument à l’engraisser, le fou rire est retenu avec une aisance à toute épreuve, il croirait entendre sa nièce, soit. Mais il faudra la porter jusqu’à chez elle si elle roule. La maison est au sommet d’une pente. Jamais elle ne l’atteindra à pied. “Quelle drama queen tu fais là. J’croirais entendre ma nièce. S’il faut j’te porte comme une princesse.” Il s’amuse avec elle. il titille son orgueil. Jaakko apprécie la voir faire un peu le con, ça lui donne l’impression d’avoir une trentaine d'années à nouveau. Parce que c’est pas avec son enfant qu’il se sent jeune, au grand contraire, son gosse lui donne plutôt l’impression d’être devenu un papy pantouflard pas foutu de s’amuser. Ses neveux et nièces, c’est à peu près la même chose. Pas vraiment pantouflard, mais il sent bien qu’il est un “vieux” à leurs yeux. Il balance la carte des pizzas avec une fausse délicatesse sous le nez de la Detrova Jr. pour qu’elle puisse choisir. Il offre, c’est bien la moindre des choses à ses yeux.

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Laisser les morts en l’état. Machinalement Dulcinea singe sans souffler mots ceux du légiste puisqu’elle, sans nul doute, aurait jouer les Nécromancienne hurlant sa suprématie au sommet de sa tour dans un rire pleinement démoniaque. Quitte a avoir un talent hors norme, autant l’exploiter à fond et dominer le monde. Mais pour avoir vu Aurora Detrova lui ramener un trop grand nombre d’animaux mort, Dulcie doutait de l’efficacité d’une armée de mort vivant puisque la rigidité toute morbide de leur mouvement les rendrait au mieux ridicule, au pire inefficace. C’était là le constat qu’elle s’était faite en jetant l’oiseau aplati qui reposait sur la table de la cuisine avant de répondre à un Dario furieux que leur mère était certainement la réincarnation d’un chat. Le genre de chat qui déposait des “cadeaux” sur votre oreiller pour vous remercier de le nourrir et de l'héberger. A moins que ce ne soit un aspect quelque peu psychopathique de sa personne. Au choix. Le rire chasse pourtant bien vite cette morbide réminiscence quand Jaakko se targue capable de la porter comme une princesse.

-Je t’exploserais le dos, mon vieux.

C’était de bonne guerre après “chaton” puisque si elle tenait elle aussi du chat, alors elle serait le pendant métamorphe de Yzma dans Kuzko. Un chat au sourire fou, hurlant qu’il avait gagné après s’être étouffé avec une boule de poil ; elle n’avait rien de bien mignon, Dulcie. Du moins c’est ce qu’elle se répétait en gonflant un peu la poitrine. Prenant de vitesse la distribution de la carte, comme si jouer sa vie sur ce simple mouvement prouverait une quelconque valeur ou crédibilité, Dulcinea se saisit de l’autre main de la cigarette qu’elle reporta à ses lèvres. Par pur défis, plus que par réelle envie cependant. Réajustant sa posture dans l’encadrée de la fenêtre pour s’y couler de manière pleine et improbable, la jeune femme daigna finalement observer le menu en soufflant la fumée à la tronche des nuages. Le nez se plisse pourtant un peu lorsque, croisant le bas de page de ses yeux intenses, la Detrova remarqua une hérésie véritable s’étirer sous quelques morceaux d’ananas.

-Je ne sais pas comment il fait pour ne pas faire faillite. QUI mange des Hawaïenne, sérieux ? Se plaindre à demi mot ne l’avance pourtant pas sur son choix et c’est d’un mouvement ample et emprunt de dramatisme qu’elle tend finalement la carte à Jaakko. Quelque chose qui pique, Doc’ Warren. Elle le laisse choisir puisqu’elle doute avoir à payer malgré sa paie récemment tombée et contemple longuement l’horizon pour ne pas réfléchir à cet état de fait. Pourtant, c’est dans un sourire qu’elle vient tendre le bras loin du légiste pour l’empêcher de récupérer sa clope puisque “Cherche pas, c’pas bien de fumer.” et qu’il était hors de question qu’il récupère cette douce addiction duquel elle était pourtant parvenue à décrocher. Callant son talon entre elle et lui pour le dissuader de la lui subtiliser, la Detrova retourna à sa contemplation sans dire plus ample mot. Un instant du moins puisque si l’expression demeurait inflexible, la machine infernale qu’était son cerveau crachait déjà quelques flammes. Alors, tout doucement, la brune se coula plus encore dans l’encadré de la fenêtre quand pourtant on croyait l’opération impossible et s’essaya à un murmure un peu honteux, il était vrai :

-Qu’est-ce que tu attends de moi, Jaakko ? La question était étrange, il est vrai, et semblait puiser ses racines dans une absence de sens ou cadre concret. C’est qu’elle sortait presque de nulle part, cette phrase, quand pourtant le ton prit laisser présager une fragilité tout juste osée. Qu’est-ce que tu attends de moi ? Parce que tout échange avait sa contrepartie et qu’elle peinait parfois à se positionner quant à sa relation avec le légiste quand toutes les autres étaient parfaitement claires. J’veux dire… L’expression s’effondre une seconde avant de brusquement s’endurcir, comme rattrapé inextrémiste par des habitudes qui la firent aussitôt secouer la tête. Prendre en chasse les doutes. “Oublie, c’était con. Tu prends quoi ? ”

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*Miaulement de chat affamé devant la porte* (Jaakko)

Miaulement de chat affamé devant la porte (Jaakko)